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Deux vice-premiers ministres pour seconder Gizenga par souci d'efficacité

Le Potentiel - 11 août 2008


Enfin, le verrou semble avoir sauté. Le premier d'entre les ministres de la RDC s'accommoderait de deux adjoints. Adieu, la réticence ! Et bonjour, le réalisme ! Les laboratoires auraient donc concocté un compromis. Lequel servirait de point d'or à Antoine Gizenga pour conserver son poste, bien que délesté. Il servirait aussi de tête de pont au président de la République de sortir le pays de l'immobilisme. Quant à l'espoir d'atteindre l'efficacité, à travers pareille opération, le peuple est assuré de ne disposer d'aucune garantie.

Un Premier ministre et deux vice-premiers ministres. Voilà la nouvelle configuration probable du prochain Exécutif congolais, annoncé comme imminent. Autant dire que les tractations ont été laborieuses.

Sauf changement de dernière minute, Antoine Gizenga conserverait son strapontin de Premier ministre de Joseph Kabila. Et ce, en vertu du respect des accords de coalition signés entre le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), parti présidentiel, et plusieurs partenaires politiques dont le PALU de Gizenga, avant le deuxième tour de la présidentielle d'octobre 2006.

L'avènement de deux vice-premiers ministres, pour seconder le vieux Gizenga, est justifié par la quête de l'efficacité attendue du gouvernement. De l'avis de nombreux observateurs internes et étrangers, cette denrée ? l'efficacité ? a cruellement fait défaut depuis l'investiture, en février 2007, du premier gouvernement de la 3ème République, piloté justement par Antoine Gizenga.

S'il faut saluer la sagesse qui semble l'avoir emporté sur la passion, dans le traitement du dossier du réaménagement de l'équipe gouvernementale, force est de rappeler que ceci ne s'est pas fait sans heurts ni suspicions.

A. GIZENGA POUR CINQ ANS

Dans un premier temps, la réaction est venue du camp du Premier ministre dont l'aura est actuellement ternie. Comme s'ils flairaient un coup fourré, ses sympathisants ont investi les médias de Kinshasa. Objectif : dire aux «putschistes» qu'ils entendaient bien faire de la résistance contre la chute programmée de leur Baobab.

Pas à court d'argument, le clan Gizenga s'en tenait (s'en tient) au strict respect des accords de coalition liant le président de la République au chef du Parti lumumbiste unifié (PALU), Antoine Gizenga, pour la durée de la législature. Soit 5 ans. Dans l'autre camp, les pourfendeurs évoquent l'article 90 de la Constitution.

Celui-ci stipule que «le gouvernement est composé du premier ministre, de ministres, de vice-ministres et, le cas échéant, de vice-premier ministres, de ministres d'Etat et de ministres délégués». Autant de formules que le président de la République peut expérimenter, à sa guise, pour répondre aux attentes du peuple.

Evidemment, dans leur croisade contre la création de deux vice-premiers ministres, les militants du PALU avaient et ont intérêt à éluder le volet, accusateur, de l'inefficacité de l'équipe gouvernementale conduite par Gizenga. Par contre, ils ne manquent pas d'alibis pour justifier certaines contre-performances, attribuées au Premier ministre par les gouvernés et les partenaires de la RDC.

Tout compte fait, la perspective de voir l'Exécutif congolais bientôt piloté par deux vice-premiers ministres actifs, que coifferait un premier ministre passif, laisse cependant planer le doute quant à l'évacuation de l'immobilisme. Et à l'avènement effectif de l'efficacité tant recherchée.

LA PRIMATURE A TROIS POUR PLUS DE DYNAMISME

Ces craintes tiennent à la nature même du système politique mis en place par le constituant. En son article 91, la Constitution précise que «le gouvernement définit en concertation avec le président de la République la politique de la nation et en assume la responsabilité. Le gouvernement conduit la politique de la Nation? (et il) est responsable devant l'Assemblée nationale? ».

Que reproche-t-on à la «concertation» entre le gouvernement et la présidence de la République, sinon la vicieuse interprétation qu'en font certains conseillers de la Présidence ! Quoique personnages de l'ombre, certains s'arrogent néanmoins les prérogatives ministérielles, et se comportent, sans titre ni qualité, comme membres du gouvernement.

Alimentée par l'immobilisme de l'Exécutif, cette confusion se traduit, au pays comme à l'étranger, par le manque de cohésion de la diplomatie de la RDC ainsi que l'absence de sa visibilité, de sa crédibilité. Le conflit de compétences étant porté au sommet par l'usurpation de pouvoirs, cela conduit, in fine, à donner du pays l'image de l'anarchie institutionnalisée.

Il reste à espérer que l'attelage gouvernemental dirigé par un premier ministre, secondé par deux vice-premiers, sera à même de renverser les tendances. En d'autres termes, les Congolais aimeraient voir, à travers la mise en ?uvre de la «primature à trois», la volonté du président de la République de donner un peu plus de dynamisme à l'Exécutif, pour des objectifs à impact visible, palpable, à atteindre à plus ou moins brève échéance.

Toutefois, si la recherche de l'efficacité n'est pas la préoccupation du premier citoyen de la RDC, autant abandonner l'architecture gouvernementale en l'état, quitte à supporter la sanction des gouvernés aux prochaines échéances électorales.




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