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L'opposition politique accuse la « dérive totalitaire »

Le Phare - 2 décembre 2008

Francois Muamba
Les membres de l’opposition politique (institutionnelle et extraparlementaire) ont dressé, hier lundi 1er décembre 2008, le bilan à mi-parcours de la première législature de la IIIè République. Dans le lot, on a retrouvé dans la salle de conférences du restaurant Faden House de personnalités telles que François Muamba Tshishimbi, Mokonda Bonza, Gérard Kamanda Wa Kamanda, Hubert Efole, Kiakwama Kia Kiziki Gilbert, Dénis Kambayi, Ingele Ifoto, Jean Lucien Busa, Lumeya, Patcho Panda, Vundwawe Te Pemako, Thomas Luhaka, Germain Kambinga etc.A cet effet, le porte-parole circonstanciel de cette cérémonie, le député national François Muamba, Secrétaire général du Mouvement de Libération du Congo (MLC), a de prime abord fait le constat d’une kyrielle d’anomalie dans la conduite des affaires de l’Etat.

Dans le panier, il a cité la persistance de la guerre au Kivu ; la résurgence des milices ; la récurrence des drames humanitaires ; les exécutions sommaires, viols et violences sexuelles des populations innocentes ; les arrestations arbitraires, les enlèvements, les intimidations sur toute l’étendue du pays ; les assassinats des opposants, des journalistes et des activistes des droits de l’homme ; les pillages systématiques des richesses du pays ; l’inféodation des médias publics ; l’incapacité du gouvernement à définir et à mettre en œuvre une politique d’emploi ; les tensions sociales persistantes dans plusieurs secteurs de la vie nationale ; la pauvreté déshumanisante de la population ; le blocage du contrôle parlementaire etc.

Des dénonciations en cascade

De ce funeste constat, l’opposition, par l’entremise du député François Muamba, a dénoncé la violation caractérisée de l’esprit et de la lettre de la Constitution. En effet, pour elle, la décision du Président de la république de s’installer dans les locaux abritant le Parlement est purement une violation du principe de séparation des pouvoirs et des dispositions des règlements intérieurs (article 6) de l’Assemblée nationale et du Sénat (article 6). Elle reproche, par ailleurs, la mise en place effectuée par le Chef de l’Etat au sein de l’appareil judiciaire et la promulgation hors délai constitutionnel des deux dernières lois organiques portant sur le fonctionnement de la Conférence des gouverneurs de province et des Entités territoriales décentralisés.

Par rapport à la guerre du Kivu, l’opposition a tour à tour dénoncé la menace rampante de la balkanisation du territoire national, la démobilisation aux fronts des forces combattantes, l’échec du Programme Amani, les options contradictoires du gouvernement dans la résolution de la crise du Kivu, le déficit de communication du gouvernement, etc.

Aussi, tout en décriant le recours facile à la violence d’Etat pour résoudre les problèmes politiques, les opposants ont fustigé l’exercice du pouvoir d’Etat à des fins partisanes. En clair, ils s’agit pour eux de la mise en place dans la petite territoriale, effectuée dernièrement par le Chef de l’Etat ; la nomination des mandataires dans les entreprises publiques ; la gestion partisane des médias publics, cas de la Télévision nationale (RTNC), en violation de l’article 24 de la Constitution etc.

Par rapport à la gouvernance, l’opposition a relevé la corruption généralisée, les détournements des deniers publics, l’impunité, la signature des contrats léonins, le disfonctionnement de l’appareil judiciaire et son allégeance au pouvoir exécutif donnant lieu à la mauvaise distribution de la justice etc.

Enfin, au sujet de la réconciliation nationale, les opposants ont récusé l’approche sectaire de la loi portant amnistie ; l’intolérance politique érigée en mode de gestion ; le refus du dialogue comme mode de prévention et de résolution des crises politiques ; et la fragilisation de la cohésion nationale par le favoritisme tribal, provincial ou linguistique.

Président de la République, Parlement et Gouvernement interpellés

A la suite de toutes ces dérives, l’opposition a déclaré exiger du Chef de l’Etat de respecter la Constitution afin de pouvoir jouer le rôle de régulateur et d’arbitre du fonctionnement régulier des institutions de la République. Par ailleurs, tout en l’invitant à se défaire de « l’esprit militariste, partisan et revanchard qui caractérise sa gestion de la chose publique », l’opposition a appelé à la relance du processus de réconciliation politique et de renforcement de la cohésion nationale, en vue d’une paix durable et de l’avènement d’un ordre démocratique.

Au gouvernement, les opposants encouragent premièrement le 1er ministre à conduire effectivement l’exécutif et de ne plus être victime consentante d’un quelconque « gouvernement parallèle ». Subséquemment, ils l’invitent à abandonner l’option militariste et de privilégier le dialogue dans la crise de l’Est. Favorable au renforcement des Forces armées de la RDC, les opposants ont exigé une sanction des tous les auteurs militaires et civils coupables de malversation de détournements, et des exactions contre la population.

Concernant la pauvreté, l’opposition exige du gouvernement de mettre sur pied une politique qui s’attaque à ses causes génératrices et d’accélérer l’application de la loi sur la libre administration des provinces et des entités territoriales décentralisées.

Dans le registre des droits de l’homme, ils exigent la fin des arrestations arbitraires de la part des membres des services de sécurité, puis la libération immédiate des personnes détenues à cause de leurs opinions politiques ; de garantir et d’assurer un accès libre aux médias publics à toutes les tendances politiques.

Enfin, au Parlement, ils réclament l’institution urgente d’une commission d’enquête parlementaire en vue de vérifier les faits dénoncés dans le rapport de Human Right Watch du 25 novembre dernier, d’en établir les responsabilités et d’en déférer éventuellement leurs auteurs devant les juridictions compétentes. A cela, les opposants exigent la publication des différents rapports d’enquêtes parlementaires en souffrance.

En guise de conclusion, l’opposition politique a tenu à informer l’opinion nationale et internationale que si la dérive totalitaire du pouvoir actuel n’était pas stoppée rapidement et se pérennisait, elle serait contrainte de reconnaître à chacun de ses membres le droit d’agir selon sa conscience, en vue de protéger la jeune démocratie congolaise, de mettre un terme à la souffrance de nos populations, et ainsi de sauver le pays.


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