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Démarrage du programme de désarmement en Ituri

ARU, le 24 mars (IRIN) - Quelque 550 ex-combattants ont restitué leurs armes dimanche et lundi derniers dans le nord-est de la province d'Ituri en République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre d'une campagne de désarmement visant 4 000 miliciens.

«Le nombre croissant et significatif de miliciens ayant restitué leurs armes confirme que les récentes mesures politiques et militaires mises en place commencent à porter leurs fruits», a déclaré lundi dernier la mission de l'Onu en RDC (MONUC).

Des miliciens des Forces armées du peuple congolais (FAPC), un des six groupes armés opérant en Iturie, ont restitué leurs armes dimanche à la MONUC. Les ex-combattants devront ensuite prendre part au programme de démobilisation et de réinsertion.

«Le processus a été long», a déclaré vendredi à Aru le colonel Emanuel Ndungutse, un ex-chef des FAPC. «Le gouvernement congolais a prouvé sa bonne volonté et notre chef [Jérôme Kakwavu] est bien reçu à Kinshasa. Il n'y a plus de raison de continuer le combat».

Ndungutse faisait référence à la récente promotion de Kakwavu au grade de général au sein de la nouvelle armée nationale congolaise dans laquelle de nombreux ex-rebelles ont été intégrés.

D'après Ndungutse, il n'est pas possible de dire avec exactitude combien d'armes ont été restituées car certains éléments des FAPC ont disparu ou ont déserté.

«Il ont reçu l'ordre de suivre l'exemple de leur chef et de restituer leurs armes», a indiqué Ndungutse.

La plupart des ex-combattants qui ont quitté les FAPC pour rejoindre leurs familles étaient des mineurs.

Selon la MONUC, 400 combattants des FAPC ont été désarmés sur le site du camp de transit d'Aru dimanche, ce qui a permis de récupérer 310 armes personnelles et 20 pièces d'artillerie.

Cent autres combattants ont restitué les armes lundi dernier, a déclaré la MONUC qui estime qu'environ 2 000 combattants désirent participer au programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) à Aru.

La MONUC indique également que 50 miliciens appartenant au Front des nationalistes intégrationnistes (FNI) du village de Kodikokoa, à 15 km au nord-ouest de la ville de Mahagi, ont été désarmés.

Le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) à Aru est le plus important mis en Suvre en Ituri et le nombre de miliciens désarmés dans la province a plus que doublé.

D'ici le 18 mars, 1 754 miliciens de la province, dont 33 femmes, ont restitué les armes. Quelque 1 861 garçons et 454 filles ont aussi été inscrits par l'équipe de démobilisation de la MONUC, a annoncé l'observateur militaire de l'Onu à Bunia, le colonel Subi Subramaniam.

«Nous les assimilons à un groupe armé, mais tous ne sont pas des miliciens ou ne sont pas armés», a-t-il dit. «Certains ont peut être servis d'esclaves sexuels ou d'autres ont été contraints de travailler pour les rebelles».

A Aru, près du camp de Khari Chaur - le quartier général des 200 soldats népalais du contingent de la MONUC chargé de la surveillance du centre de transit voisin - 450 jeunes combattants FAPC,sans chaussure et revêtus pour la plupart d'une tenue civile, attendaient dans un camp leur transfert vers le centre de transit.

Plusieurs groupes de femmes, dont certaines portaient leur enfant sur le dos, faisaient la lessive ou cuisinaient en plein air. Ce sont les femmes de miliciens des FAPC, souvent très jeunes qui, jusqu'à lundi dernier, portaient encore des armes et terrifiaient la population civile. Selon les estimations du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), chaque combattant désarmé entraîne avec lui quatre autres personnes qui vivent à sa charge.

Plusieurs combattants des FAPC se trouvent encore dans un rayon de 30 à 90 km du territoire d'Aru. Pour la plupart, ils se dirigent vers le centre de désarmement temporaire de Mont-Awa, à 25 km à l'Est d'Aru. Ils devront se rendre dans le centre de désarmement, puis en ville, pour les dernières formalités.

La majorité des combattants des FAPC appartiennent aux ethnies Lugbara, Kakwa, Ndor et Kalika et sont des militaires de l'ex-armée du président Mobutu Sésé Séko.

Selon le programme DDR, la première étape pour les ex-combattants des FAPC est de restituer leurs armes lourdes. Le capitaine Saidou Sanou de la MONUC a montré à IRIN une tente contenant du matériel militaire et des munitions.

«Nous avons récupéré 240 caisses de munitions, deux canons, deux lance-mines, un lance-grenade et 16 lance-roquettes» a-t-il indiqué, en énumérant les armes répertoriées sur une liste.

Une fois admis au centre de transit, les rebelles doivent aussi déposer leurs armes personnelles, a-t-il ajouté.

«Le centre de transit a une capacité d'accueil de 400 personnes et reçoit cent nouveaux miliciens par jour», explique Laurent Banal, un consultant technique de la Commission nationale de désarmement et de réinsertion communautaire (CONADER), l'organisme chargé de superviser le désarmement. «Ils y séjournent pendant quatre jours au cours desquels nous les conseillons sur leurs choix concernant le retour à la vie civile ou l'intégration dans l'armée congolaise».

«Le plus important est qu'ils peuvent choisir en toute liberté s'ils veulent revenir à la vie civile ou s'ils souhaitent intégrer l'armée congolaise», ajoute-t-il. «Nous les répartissons par groupe de 25 maximum et les surveillons constamment pour que personne n'influence leur choix».

Selon Subramaniam, sur les quelque 1 800 miliciens qui ont restitué leurs armes le 18 mars dernier, seuls 235 ont choisi de rejoindre l'armée congolaise, les autres ayant préféré suivre le programme de réinsertion à la vie civile.

«Il ne s'agit pas d'un véritable désarmement où les armes récupérées sont détruites», explique Banal. «Nous collectons les armes et les livrons à la nouvelle autorité, l'armée congolaise intégrée. En fait nous retirons les armes à un mouvement illégal pour les remettre dans les mains des forces nationales».

La CONADER est soutenue par la MONUC ainsi que par plusieurs agences de l'Onu et ONG présentes à Aru. Ce sont notamment le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), l'Agence de développement allemande (GTZ) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui assure le financement des infrastructures et gère la coordination du centre de transit et des programmes de réinsertion à la vie civile. Le financement est assuré par le Programme multinational de démobilisation et de réinsertion (PMDR) de la Banque mondiale

Une fois désarmés, les miliciens sont identifiés, enregistrés et reçoivent un certificat.

«Nous numérisons l'iris de l'Sil des miliciens pour les dissuader de se présenter une deuxième fois au centre de désarmement pour bénéficier à nouveau du kit que nous leur donnons dans le cadre de la démobilisation», a indiqué Peter Situma, responsable de la cellule désarmement au PNUD. «Nous leur donnons un kit comprenant une couverture, un matelas, deux pantalons, des T-shirts, des ustensiles de cuisine, de nettoyage et des chaussures».

Ceux qui désirent intégrer l'armée nationale devront passer un examen plus approfondi. Les autres recevront 50 dollars pour payer leur transport et une ration alimentaire d'un mois pour une famille de cinq personnes.

Bien qu'encore méfiants, les habitants d'Aru sont soulagés de constater que les menaces d'agression des miliciens disparaissaient progressivement.

«Depuis l'arrivée de la MONUC, la situation est beaucoup plus calme et il y a moins de risque de harcèlement des civils. L'armée congolaise ne s'est jamais préoccupée de nous», affirme Agamille Georges, porte-parole d'un groupe d'étudiants surveillant le centre.

«Mais même désarmées, les milices ne nous inspirent pas confiance», ajoute-t-il.




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