Congo Planète
Rechercher Congo Planete
Accueil Nouvelles Vidéos Musique Photos Facebook Twitter Rencontres Newsletter Podcasts Mobile RSS
Bosco Ntanganda : une épine dans le pied de Joseph Kabila

Le Phare - 10 septembre 2009
Bosco Ntaganda

Le général/FARDC Bosco Ntanganda, déjà fiché par la Cour Pénale Internationale à cause de sa participation aux massacres commis dans l’Ituri en 2002 et 2003, sous la casquette d’officier de l’UPC (Union des Patriotes Congolais) de Thomas Lubanga, vient de réapparaître sur les tablettes du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme. L’ancien alter ego du général Laurent Nkunda au sein du CNDP ( Conseil National pour la Défense du Peuple) aurait dû déjà occuper le box des prévenus au centre pénitencier de cette juridiction internationale, n’eut été le refus de Kinshasa de laisser le Procureur Moreno Ocampo exécuter le mandat d’arrêt international délivré à sa charge, depuis l’année dernière. Le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, qui considère l’amnistie accordée à cet ex-officier rebelle et tant d’autres de ses frères d’armes, comme le prix à payer pour le retour d’une paix durable et de la stabilité politique dans la partie Est du pays, se trouve devant une grosse épine enfoncée dans son pied. L’attitude du président congolais continue de paraître, aux yeux de la communauté internationale, comme une entrave à l’option de l’impunité des auteurs de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, levée par la CPI depuis son entrée en action, en juillet 2002. Aussi, pour le contraindre visiblement à jeter l’éponge, les pressions s’accentuent sur lui, sous la forme de graves accusations voisines du génocide, mise à charge des FARDC et du CNDP, qui constituent aujourd’hui une même «entité».

Comme pour manifester clairement leur mécontentement à la présence de Bosco Ntanganda au sein des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), rappelle-t-on, les quatre représentants de la Facilitation Internationale qui accompagnaient le processus de paix au Nord-Kivu, avaient quitté bruyamment, en janvier 2009, la cérémonie d’intégration de près de 6.200 éléments rebelles du CNDP au sein de l’armée régulière. Ce boycott s’était passé sous les yeux du ministre de la Défense, Charles Mwando Nsimba, du Chef d’Etat-Major des Fardc, le général-major Etumba, de l’Inspecteur général de la Police Nationale, Jhon Numbi, et du gouverneur du Nord-Kivu, Paluku. L’un des signataires, le 16 janvier 2009, de la « Déclaration » consacrant la fin de la rébellion du CNDP contre le pouvoir central et les FARDC, Bosco Ntanganda, nommé dans la foulée Commandant des opérations au niveau de la 8me Région Militaire (Nord-Kivu), n’avait pu exercer longtemps cette charge, la Monuc l’ayant disqualifié dans le cadre de son appui aux FARDC dans les opérations Kimia II déclenchées contre les miliciens Hutu des FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda). Et, depuis lors, ce général s’est effacé du devant de la scène. Kabila a-t-il la capacité de résister sans risque ? Tel que l’étau se resserre autour Bosco Ntanganda, présentement accusé d’avoir été à la tête des troupes du CNDP auteurs des massacres à Kanyabayonga, faits considérés comme crimes de guerres et crimes contre l’humanité, l’on se demande si Joseph Kabila va continuer à prendre le risque de le protéger, sans s’attirer lui-même les foudres de la CPI et de la communauté internationale. A l’allure où s’enchaînent les griefs à charge de l’ex-bras droit du général Nkunda, il va être difficile au Chef de l’Etat et au gouvernement congolais de persister à s’opposer à son arrestation et à son transfert en terre helvétique, une attitude de nature à paraître comme une caution à l’impunité. Le géniteur de la tolérance-zéro est fort mis à mal. Il se trouve désormais devant un terrible dilemme : désavouer Bosco Ntanganda et remettre en cause le délicat processus d’intégration des troupes du CNDP au sein des FARDC ; ou défier la communauté internationale et hypothéquer tous les efforts que déploie celle-ci pour accompagner le processus de paix en RDC. Mais au regard des enjeux politiques et militaires en présence, on ne serait pas étonné de voir le pouvoir de Kinshasa lâcher Bosco Ntanganda et lui réserver un sort pire que celui de Laurent Nkunda.


Autres articles


  1. Les FARDC se lancent à la traque de Musa Seka Baluku, actuel chef des ADF (16 janvier 2020)
  2. Les FARDC mettent en place des mécanismes solides pour consolider leurs victoires sur l'ennemi (ADF) (14 janvier 2020)
  3. Les bastions des ADF récupérés par les FARDC, foyers de transit et de formation (14 janvier 2020)
  4. 40 ADF tués dans les opérations militaires initiées par les FARDC (12 janvier 2020)
  5. Attaques des ADF à Beni : l'armée dit renforcer la protection des civils (17 décembre 2019)
  6. Nord-Kivu : 20 civils tués par les ADF à Ndombi (15 décembre 2019)
  7. Les FARDC reprennent le contrôle du camp Kazaroho jadis occupé par les ADF (15 décembre 2019)
  8. Beni : 6 morts après une nouvelle attaque des rebelles des ADF (14 décembre 2019)
  9. Felix Tshisekedi : « Je ne serai pas en paix tant que le Nord-Kivu et les autres provinces ne seront pas totalement pacifiées » (13 décembre 2019)
  10. Félix Tshisekedi nomme ses chefs de la maison civile et de la maison militaire et reconduit le chef d'Etat-major des FARDC (21 mai 2019)
  11. Nouveau massacre à Djugu : 30 morts (2 mars 2018)
  12. L'armée repousse une nouvelle attaque des miliciens à Uvira (28 septembre 2017)
  13. Kananga: la partie Est de la ville se vide de ses habitants (15 avril 2017)
  14. Les généraux Gabriel Amisi et John Numbi sanctionnés par les Etats-Unis (28 septembre 2016)
  15. Mwando Nsimba, membre du G7, démissionne de son poste du bureau de l'Assemblée nationale (17 septembre 2015)
  16. 7 partis de la Majorité Présidentielle appellent Joseph Kabila à l'alternance démocratique (15 septembre 2015)
  17. Fête de l'indépendance : des défilés militaires et civils organisés en RDC (30 juin 2015)
  18. Attaque de l'aéroport de Goma : 4 personnes arrêtées (3 juin 2015)
  19. Au moins 2 morts lors d'un échange des tirs à l'aéroport de Goma (2 juin 2015)
  20. Human Rights Watch réclame que les crimes du M23 soient jugés (12 décembre 2014)
  21. Nouveau massacre à Beni : 13 morts et 7 blessés (8 décembre 2014)
  22. Trafic d'uniformes militaires à l'Est : Monusco et FARDC, la gaffe (28 novembre 2014)
  23. Procès Mamadou Ndala: le colonel Birocho Nzanzu condamné à mort (17 novembre 2014)
  24. Nord-Kivu: des présumés ADF ont tué une dizaine de personnes à Beni (31 octobre 2014)
  25. Des changements dans les FARDC (19 septembre 2014)
  26. Deux officiers FARDC retrouvés morts : la Société civile du Nord-Kivu accuse l'armée rwandaise (19 septembre 2014)
  27. Goma: marche de colère des épouses des militaires après la mort du général Bahuma (3 septembre 2014)
  28. Commandant des FARDC au Nord-Kivu, le général Bahuma est décédé (31 août 2014)
  29. Le calme revient après des tirs autour du camp Tshatshi (22 juillet 2014)
  30. Fête de l'indépendance: des milliers de militaires et policiers ont défilé à Kinshasa (30 juin 2014)


TV Congo Radio en ligne Radio en direct
Disponible sur App Store
Disponible sur Google Play


 

Nous contacter | Qui nous sommes | English Edition | Version en Anglais

© 2020 CongoPlanete.com. Tous droits réservés.