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Réintégration des ex-combattants et protection de la forêt dans la RDC post conflit.

World Bank - 9 mars 2007

RDC - Congo Le Président de la Banque mondiale, M. Paul Wolfowitz, est venu observer en personne l’un des plus grands défis que la République démocratique du Congo aura à relever après 10 ans de conflit. 

Les craintes d’une reprise de ce conflit ne se sont pas encore totalement estompées, car la guerre couve encore à l’Est de la RDC, où continue de régner la loi du plus fort. Malgré cela, des milliers d’ex-combattants de l’armée, ou de milices diverses, apprennent à se réinsérer dans la société. Il faudra les aider à trouver des emplois, à réintégrer leurs foyers, voire même à reprendre leurs études.

 

M. Wolfowitz a rencontré plusieurs de ces ex-combattants au Centre régional de la Commission nationale pour le désarmement, la démobilisation, et la réintégration (CONADER), à Kisangani, où ceux-ci lui ont raconté leur parcours. C’est l’un des temps forts de cette visite de deux jours dans un pays de 57,5 millions d’habitants, riche en ressources, où la pauvreté règne pourtant aujourd’hui en maître.

 

La Banque mondiale aide le pays à effectuer sa transition vers la paix à travers un Projet d’urgence de démobilisation et de réintégration, d’un montant de 100 millions de dollars.  Ce projet est financé par son Agence Internationale pour le Développement (AID), qui octroie des prêts sans intérêt et des subventions. Une   autre aide de 100 millions de dollars, à travers le Programme multi-bailleurs de fonds pour la Démobilisation et la Réintégration, appuie également les efforts de la RDC pour réintégrer ces ex-combattants.

 

Près de 100.600 ex-combattants ont été « démobilisés », rendant leurs armes et quittant l’armée ou les milices. Parmi eux, 69.000 sont en cours de réinsertion dans la société.

 

Des groupes armés ont également remis en liberté environ 30.000 enfants, enrôlés de force comme combattants ou utilisés comme esclaves. 80% d’entre eux sont déjà retournés dans leurs familles au titre du Programme.

 

Mais le Gouvernement de la RDC, élu en octobre 2006, doit encore pourvoir aux besoins de 60.000 à 70.000 anciens combattants et les encourager à retourner à la vie civile. Le défi est immense et le relever nécessitera 60 millions de dollars supplémentaires.

 

Le nouveau gouvernement, premier élu démocratiquement depuis 40 ans, a encore d’autres défis importants à relever.

 

La RDC est aujourd’hui probablement le pays le plus pauvre d’Afrique, avec les deux-tiers, si ce n’est les trois-quarts de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté, fixé à un dollar par jour.  Certaines régions connaissent même des niveaux de pauvreté dépassant les 80%.

 

D’après les données les plus récentes, à peine 60% des enfants sont inscrits à l’école primaire, et la mortalité infantile est de 1.850 pour 100.000 naissances viables, la plus élevée d’Afrique.

 

Les programmes de sécurité sociale sont pratiquement inexistants. Les parents paient la quasi-totalité des coûts de fonctionnement des écoles, et les malades doivent acquitter la plupart de leurs frais de santé.

 

Avec le retour d’une certaine stabilité en RDC au cours de l’année dernière, on peut néanmoins percevoir aujourd’hui des signes d’espoir pour un retour à la croissance.  Celle du PIB est restée inférieure à 5% en 2006, mais au cours de la même année, la RDC a reçu plus d’1 milliard de dollars d’investissements directs étrangers, bien qu’elle ait été classée parmi les pires pays au monde par les indicateurs du rapport « Doing Business ».

 

Si l’économie moderne du pays s’est virtuellement effondrée au cours des dernières décennies, la RDC est riche en ressources naturelles et humaines : ses sols sont fertiles, elle jouit d’une pluviosité importante et d’immenses ressources minérales.  Les mines de cuivre, de cobalt, de diamant, d’or, de zinc et d’autres métaux, ainsi que l’extraction pétrolière contribuaient jadis à près de 75% de son PIB.

 

Un des dividendes majeurs de la paix est d’offrir aujourd’hui une nouvelle opportunité de protéger ou de gérer les vastes ressources du pays, y compris la forêt du bassin du Congo, la deuxième forêt tropicale la plus importante au monde.

 

Réformes en matière de conservation forestière

 

Cependant, certains craignent que la paix et les constructions de routes n’entraînent un développement chaotique pour la forêt, mettent en danger la biodiversité ou ne deviennent des sources de violation des droits traditionnels, susceptibles de dégénérer en conflits, si les efforts de réforme de la gestion forestière ne sont pas soutenus.

 

En 2002, suivant l’avis de la Banque mondiale, la RDC a annulé toutes les concessions forestières illégales, une mesure qui concerne plus de 25 millions d’ha, soit une superficie aussi vaste que celle du Royaume-Uni.

 

Le mois dernier, lors d’une conférence à Bruxelles, le nouveau gouvernement s’est engagé à renforcer les efforts nationaux de conservation en exerçant un moratoire sur les nouvelles exploitations forestières, en mettant en œuvre une vaste opération de vérification de la légalité des concessions existantes, et en assurant la reconnaissance juridique des droits des peuples autochtones.

 

Les enjeux sont importants. Près de 40 millions de personnes dépendent de la forêt pour leur nourriture, leurs médicaments, leur énergie et leurs revenus.  Certains groupes autochtones, comme les Pygmées, dépendent entièrement de la forêt.

 

La Banque mondiale, qui administre le Fonds fiduciaire multi-bailleurs de fonds pour la forêt, pour le compte de la Commission européenne, de la Belgique, de la France et du Royaume-Uni, prévoit d’appuyer les efforts de réforme de la RDC à l’aide d’un nouveau projet, financé à partir des fonds de l’AID, afin de  renforcer le Département des forêts, l’Institut de conservation de la nature, et les organisations de la société civile.

 

Stratégie d’assistance pays

 

La Banque mondiale appuiera également les efforts de relance et de réformes économiques de la RDC à travers la stratégie d’ « assistance pays », qui devrait être présentée au Conseil d’administration de la Banque mondiale à la mi-2007.

 

Cette assistance devrait affecter des ressources à :

 

  • la bonne gouvernance et à la paix ;
  • la stabilité macroéconomique et à la croissance économique ;
  • l’accès aux services sociaux et à la réduction de la vulnérabilité ;
  • la lutte contre le VIH/SIDA ;
  • la promotion de la dynamique communautaire.

 

Depuis 2001, la Banque mondiale a engagé 2,4 milliards de dollars en RDC et débloqué 1,2 milliards de dollars.  Environ 1,6 milliards de dollars ont par ailleurs été engagés dans 9 projets destinés à appuyer, notamment, la réhabilitation des infrastructures, la prestation des services sociaux, le renforcement institutionnel, la consolidation de la paix, la promotion de la stabilité économique, et la réhabilitation du secteur santé.


 




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