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Trois ans au gouvernement, Adolphe Muzito s'explique

Le Potentiel - 8 février 2010
Adolphe Muzito

Ministre du Budget, Premier ministre, Adolphe Muzito est dans le gouvernement depuis la mise en place des institutions nationales issues des élections de 2006. Devant des observations pertinentes, face des critiques parfois acerbes accusant le gouvernement d’immobilisme, Adolphe Muzito, Premier ministre a décidé, au cours d’un point de presse, de parler, d’expliquer les actions de l’Exécutif, les efforts fournis avant de se projeter dans l’avenir. Il a choisi de faire parler les chiffres, seul langage qu’il croit pouvoir convaincre tant ceux qui sont avec lui dans le gouvernement de la majorité que leurs adversaires politiques. Testament politique pour qu’un jour l’histoire puisse porter un jugement sur son passage à la Primature ? …

L’heure n’est pas encore au bilan. Mais c’est comme si c’était déjà cela. Trois ans après la mise en place des institutions nationales issues des élections de 2006, Adolphe Muzito, Premier ministre, a décidé de parler, pour les uns, de s’expliquer pour les autres. Mieux d’établir un tableau comparatif de la gestion. Gestion des «Nationalistes», dira-t-il lui-même pour mieux situer les choses dans leur contexte, donner un sens historique à ses propos. Surtout face à ces observations parfois acerbes sur l’immobilisme du gouvernement. De la situation économique et sociale du pays à l’atteinte du point d’achèvement en passant par l’évolution du Budget de l’Etat, les salaires, la dette publique, le transfert des ressources aux provinces, l’évolution des salaires des agents de l’Etat, le Barème de l’Enseignant, du médecin, du Magistrat, le secteur bancaire, le secteur privé, les 5 chantiers, les investissements…Adolphe Muzito n’a éludé aucun secteur de la vie nationale.

D’entrée de jeu, le Premier ministre a tenu à faire remarquer que depuis 1960, le revenu par tête d’habitant en RDC a continuellement diminué. Si en 1960, il a été de 450 dollars per capita, il a été de 380 en 1970, 270 en 1980, 200 en 1990, 80 en 2000, 100 en 2001, 120 en 2006 et 200 dollars par habitant en 2009. Par ailleurs, le PIB en 2009, par rapport à quelques pays africains, a été de 12,5 milliards en RDC contre 13, 6 en République du Congo, 119,3 en Angola, 277,2 en RSA et 214,4 milliards au Nigeria.

Par contre, si la population congolaise a connu une augmentation continue, la richesse nationale n’a pas suivi dans les mêmes proportions. Bien au contraire, à partir de 1989, elle a atteint le creux de moins de 4,3 milliards USD en 2000.

Comme cela va de soi, le Premier ministre a tenu à faire relever que le panier de la ménagère a régressé sensiblement, de 480 USD en 1960 à 80USD en 2009. Cependant, il est en train de remonter depuis 2001 pour atteindre 200 USD en 2009, mais reste le plus bas de l’Afrique.

Mais que faire pour revenir au niveau de 1960 ? Selon le Premier ministre, le gouvernement travaille pour disposer d’un taux de croissance de la production nationale de 10% par an et un taux de croissance de la population de 3%. Théoriquement, a-t-il précisé, c’est en 2020 que l’on pourrait revenir au niveau de 1960. Et qu’en 2040, avec un taux de croissance réel de 10%, la RDC pourrait largement dépasser le niveau de vie de quelques pays africains sur le plan du Produit intérieur brut.

Il s’est attardé sur ce point pour évoquer la courbe de l’histoire politique de notre pays qui a eu des effets d’entraînement, surtout néfastes, sur l’histoire économique de notre pays. Il y a lieu de distinguer les décennies de déclin, quatre, de 1960 à 2000. C’est à dire, 1960, 1970, 1980 et 1990.

Quant à la décennie de restauration, elle est répartie en trois périodes : 2001 – 2002 ; 2003 – 2006 et 2007 – 2010.

EVOLUTION DU BUDGET

Parlant de l’évolution du Budget de l’Etat, le Premier ministre a souligné l’effort consenti par le gouvernement issu des élections de 2006 pour accélérer le rythme d’accroissement du Budget de l’Etat. Et ce à partir de 2007. Pour le Premier ministre, ce gouvernement a démontré sa capacité à mobiliser tout au long de chaque exercice plus de ressources pour le Budget de l’Etat. Selon les statistiques, en 1990, les ressources propres étaient de l’ordre de 1580 millions de USD contre 500 millions durant la période de Mobutu et pendant la transition. Quant au Budget de l’Etat, il était de l’ordre de 6000 millions de dollars USD contre 3500 à l’époque de Mobutu.

En quatre ans, a dit le Premier ministre, le gouvernement a plus triplé les ressources budgétaires propres par rapport à 2006. Il en est de même de la mobilisation des ressources extérieures.

En ce qui concerne la répartition des dépenses budgétaires en 2006, elle l’a été de la manière suivante ; Investissements 4%, Salaires 39% ; Rétrocession aux provinces 3%, Dette publique 24%, autres dépenses courantes 30%. En 2009 et en respectant la Constitution, la répartition a été la suivante : Investissements 4%, Salaires 38%, Rétrocession aux provinces 23%, Dettes publiques 18% et autres dépenses 17%. Le Premier ministre a saisi cette opportunité pour relever que le transfert aux provinces est la plus importante rubrique qui a été multipliée par 10, comparée aux années avant 2007.

Puisqu’il est question des provinces, le Premier ministre a fait remarquer que seules trois provinces financent essentiellement le reste des provinces du pays. Il s’agit de Kinshasa avec une contribution de 56,31%, le Katanga avec 20,50% et le Bas-Congo avec 15, 59%. Les autres provinces, leur contribution ne dépasse même pas 4% des recettes. Et pourtant, les deux Kivu auraient du concurrencer le Katanga et le Bas-Congo au regard des minerais qui suscitent des convoitises étrangères. A cause de la guerre, du pillage et de l’exploitation illicite des minerais, en plus de la fraude, des revenus importants échappent au contrôle de l’Etat.

Par ailleurs, les perspectives des productions minières et pétrolières, selon le Premier ministre, dans la plupart des provinces de l’Est et du Sud-Est, et même de l’Ouest modifieront dans les prochaines années l’équilibre en faveur des zones aujourd’hui en baisse de contribution au Budget consolidé de l’Etat. Il a ensuite faire observer que selon les prévisions budgétaires de 11 provinces en recettes propres, l’exécution de leurs budgets n’a été que de l’ordre de 20 à 30% par an, particulièrement en 2009.

SALAIRES DES AGENTS DE L’ ETAT

Pour le Premier ministre, la masse salariale des agents de l’Etat est toujours en nette progression et représente 40% n moyenne du Budget de l’Etat. Deux phénomènes expliquent cette situation : explosion des effectifs et modification des barèmes des agents de l’Etat. Dans le premier cas, le phénomène a été observé à partir de 2004 dans tous les secteurs de l’administration. Au total, l’effectif de l’administration est de un million d’agents dont 1/3 dans l’Enseignement Primaire et secondaire, et 1/3 dans l’Armée et Police.

Dans le second cas, le gouvernement reconnaît avoir amélioré le salaire de toutes les catégories, notamment la solde du militaire et le salaire du huissier. Quant au salaire de l’huissier, de 865 Fc en 2005, il est aujourd’hui de 35.000 Fc en 2009.

Des efforts dans la même proportion ont été accomplis pour l’Enseignant, avec la suppression des disparités entre les provinces et la Ville de Kinshasa. Parlant alors du Médecin et du magistrat, le Premier ministre a précisé que le chef de l’Etat, le gouvernement et lui-même travaillent en profondeur pour améliorer leur situation. Si en 2006, le médecin touchait en dollar, taux budgétaire, 150 dollars, ce salaire est passé successivement à 200, 500 et 700 dollars en 2007, 2008 et 2009. Quant au magistrat, dans la même période, son salaire est passé de 704 dollars à 1.414, 1450 et 1.600 en 2006, 2007, 2008 et 2009. .

Il est à retenir, toujours selon le Premier ministre, que la politique du gouvernement pour le palier Mbudi consiste en une augmentation progressive du niveau de bas salaires, de l’uniformisation du niveau de bas salaires et de l’exemption d’impôts pour les bas salaires, pour la période allant de 2007 à 2010. Le deuxième palier visera l’augmentation et uniformisation progressive des barèmes, classe supérieure. Objectif de 2011 -2015. Et enfin, l’objectif 2016 -2020 consiste en l’application de la tension barémique.

LE SECTEUR BANCAIRE EN EXPANSION

Le Premier ministre a reconnu que le secteur bancaire en restructuration commence à doper l’économie par une forte collecte d’épargne nationale et une expansion du crédit à l’économie. Certes, le secteur bancaire congolais est demeuré nettement embryonnaire bien avant l’accession du pays à l’indépendance. Mais depuis un certain temps, a dit le Premier ministre, des banques de renommée internationale attendent d’être agréées. Ce qui constitue un signe encourageant qui pousse le gouvernement aux efforts de modernisation. Mais le Premier ministre a saisi cette opportunité pour inviter l’initiative congolaise à investir des capitaux dans des secteurs stratégiques. Car, a-t-il ajouté, l’accroissement sensible du nombre de guichets, de banques et de comptes en banques dénote de la reprise de la santé de l’économie congolaise et de la remontée du taux de la bancarisation. Tenez. Si en 1960 il y avait zéro compte, en 2010, l’on a enregistré 160.000 comptes en banque.

Cette amélioration des activités de banques, a dit encore le Premier ministre, donne une indication sur la réduction du taux de thésaurisation de la monnaie et l’accélération du financement de l’économie. Partant de ce fait, si en 1990 on observait la chute continue du niveau de réserve de change jusqu’ en 2001, l’arrivée de Joseph Kabila amorce la reprise grâce à l amélioration progressive de la situation économique du pays. Le PIC de 2009 est consécutif aux efforts particuliers du gouvernement (500 millions de USD) et la réallocation de DTS par le FMI (500 millions USD).

Face à cet indice positif, les perspectives d’avenir sont encourageantes, a dit le Premier ministre. Pour preuve, le programme de 5 chantiers est désormais une réalité. L’on observe également un nouveau dynamisme dans le secteur privé. Pour la première fois dans l’histoire du Congo, a dit le Premier ministre, les investissements directs étrangers ont franchi le cap du milliard de dollars et atteint 2,5 milliards en 2008. La barre de 3,5 milliards devrait être franchi en 2010 – 2011.

POINT D’ACHEVEMENT : ESPOIR

Le Premier ministre Adolphe Muzito ne devrait terminer son point de presse que par les perspectives de l’atteinte du point d’achèvement. Au regard de ce qui précède, le ton ne devrait être qu’à l’optimisme. Les retombées de l’atteinte du point d’achèvement porteraient, en plus de 9,5 milliards USD des ressources mobilisables suite à l’approbation du programme triennal par le FMI, la RDC obtiendrait l’annulation de sa dette, 11,5 milliards de dollars, soit 90% du stock de la dette à fin 2009. Libéralisation de 300 millions de USD consacrés jusque là au paiement de la dette. Ces ressources ainsi libérées vont financer les dépenses sociales de lutte contre la pauvreté. Ensuite, celle permettra à la RDC d’avoir plus d’ouverture dans les marchés financiers internationaux. Partant, l’image du pays, en terme de solvabilité et de crédibilité financière sera fortement améliorée.

En attendant le Gouvernement, a dit le Premier ministre travaille pour combler les retards dans la mise en oeuvre des déclencheurs du point d’achèvement, de contenir les pressions macro-économiques liées à la crise financière internationale par des politiques budgétaires et monétaires restrictives. Paraphrasant le chef de l’Etat, le Premier ministre a déclaré que le « point achèvement est à notre portée ». C’est sur cette note pleine d’espoir que cette rencontre qui s’est déroulé dans un cadre sélect a pris fin.


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