C’est ce vendredi 15 janvier 2010 que la chanteuse congolaise Mpongo Love totalise 20 ans dans l’au-delà. Pour honorer la mémoire de cette diva, la tombe de l’illustre disparu est en train d’être réhabilitée grâce aux efforts du mécène et député nationale Lili Lumande. Toute la carrière musicale de Mpongo Love a été marquée par le courage d’une femme qui s’est intégrée dans la musique avec intelligence et conviction.
Aimée Françoise Mpongo Landu, de son vivant, s’est imposée sur la scène musicale congolaise grâce à l’originalité de sa voix limpide, aigue, légèrement nasale, aux intonations fragiles et précises. C’est dans la chorale que la chanteuse Mpongo Love a pris goût à la musique. Par après, elle apparaît sur la scène musicale en devenant une vraie professionnelle de la musique et chante des textes des grands auteurs et compositeurs congolais de l’époque.
Naissance et disparition
Aimée Françoise Mpongo Langu est née dans la ville portuaire de Boma, le 27 août 1956. C’est dans cette partie de la province du Bas-Congo que le père de la chanteuse, un officier militaire, dirigeait la base militaire. A l’âge de quatre ans, une piqure de pénicilline rend la chanteuse totalement paralysée. Une année après, elle perd son père, tué dans un règlement de compte politico-militaire.
En 1962, au bout de deux ans de soins, Mpongo Love retrouve l’usage de ses deux jambes, mais malheureusement, elle en conserve une légère malformation. C’est la méningite cérébrale qui avait emporté l’artiste qui était malade depuis le Gabon. Elle s’éteint donc le 15 janvier 1990 après plusieurs semaines d’internement, à l’âge de 34 ans.
Carrière musicale
Ancienne secrétaire de direction dans la firme Districars de feu Dokolo, spécialisée dans la vente des véhicules Mazda, Mpongo Love se convertit à la musique grâce à l’une de ses amies. C’est Deyess Empompo, saxophoniste de Rochereau Tabu Ley, qui devient rapidement son encadreur.
Sous l’autorité d’Empompo, la chanteuse monte le groupe Tcheke Tcheke Love, Empompo lui recrute des musiciens et compose pour lui ses premières œuvres. Elle a 19 ans, et se lance dans la chanson avec le titre « Pas possible Maty ». Elle parvient à donner son premier concert au Ciné Palladium.
Dès 1977, Mpongo Love accompagnée de l’orchestre « Les Ya tupa’s », avec Ray Lema, Alfred Nzimbi, Pépé Manuaku, chante des textes des grands auteurs et compositeurs, notamment Freddy Mayaula Mayoni, Simaro Lutumba et Souzy Kaseya. Par après, elle commence à composer elle-même ses œuvres musicales et multiplient les arrangements. La chanson « Ndaya », œuvre de Mayaula, et interprétée par Mpongo Love fait scandale et connaît un grand succès auprès du public kinois, et surtout auprès des femmes de tous âges.
Il y a également les chansons « Kapwepwe », « Motayo », Marketing international », et tant d’autres qui feront un grand succès. C’est en 1980 que Mpongo Love se sépare de son encadreur Empompo afin de profiter de l’expérience extérieure et modifier sa façon de travailler. Elle devient productrice de ses albums sous le label « Love’s Music ».
Carrière internationale
La chanteuse reussit à sortir l’album « L’Afrique danse avec Mpongo Love » à Paris aux éditions African music et ensuite aux éditions Safari ambiance. Grâce à Souzy Kaseya, Mpongo Love sort l’album « Vivre avec toi », qui avait comme titre phare « Yoka » et d’autres chansons comme « Rebe ».
Elle enregistre aussi à Paris, aux éditions Mélodie, l’album « Partager » avec Bopol Mansiamina. Son style se transforme et devient une rumba aux accents romantiques dominée par son chant séduisant. Mpongo Love lance plusieurs chansons dont « Ba kake », œuvre du professeur Oscar Diyabanza, « Masikini » qui parle du divorce, « Trahison » qui exploite le thème de la mauvaise compagnie, « Femme commerçante », qui loue la bravoure de la femme et « fetiche Mpongo », dédiée à sa mère.
Mpongo Love quitte la terre de ses ancêtres à fleur d’âge
Au moment où les mélomanes avaient encore besoin d’elle, la chanteuse a choisi de les quitter. Elle est morte à fleur d’âge en laissant des œuvres inoubliables. Mpongo Love restera à jamais une image gravée dans la mémoire musicale congolaise. Elle était, à son époque, une des figures emblématiques de la musique congolaise, surtout dans la catégorie des vedettes féminines.
Mpongo Love avait laissé trois orphelins : Sandra, Ricth et Grâce Mpongo. Actuellement, Sandra Mpongo la fille de l’artiste, se bat pour que la tombe de sa mère soit réellement réhabilitée afin d’honorer la mémoire de l’illustre disparue.