NAIROBI, 3 juillet 2007 (IRIN) - Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a exprimé ses préoccupations face aux violences perpétrées à l'encontre des civils, et notamment des femmes et des enfants, dans le Sud Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où enlèvements, exécutions, viols et pillages sont fréquemment signalés à l'organisation.
Photo: IRIN Un camp pour déplacés internes dans l'est de la RDC, une région où les civils continuent à être victimes de nombreux actes de violence
Le CICR a annoncé le lancement, le 2 juillet, d'une opération visant à aider 15 000 personnes déplacées par les violences, de plus en plus nombreuses, qui sévissent dans la région. A cette occasion, l'organisation a expliqué que de nombreuses familles de cette zone avaient fui.
« Le CICR est particulièrement préoccupé par les violences commises par des personnes armées à l'encontre de la population civile, généralement des femmes et des enfants », a déclaré Patrick Walder, qui dirige la sous-délégation du CICR à Bukavu, la capitale du Sud Kivu.
Les déplacés se sont installés dans la localité de Kaniola, située à 60 kilomètres à l'est de Bukavu.
« Cette opération a été rendue possible par un effort humanitaire plus vaste, coordonné entre plusieurs grandes organisations internationales qui opèrent dans le pays », a indiqué le CICR dans un communiqué. « Cet effort permet de combler les besoins les plus urgents [d'un total de] 55 000 personnes touchées par les violences ».
Pour soutenir les infrastructures médicales qui luttent pour gérer l'afflux de déplacés internes ayant fui pour échapper aux violences, le CICR fournit également aux hôpitaux de Walungu et de Kaniola des trousses médicales pour soigner les blessés, ainsi que d'autres équipements essentiels.
L'organisation a déclaré qu'elle continuerait à surveiller la situation sécuritaire dans la région et à dialoguer avec les autorités locales - civiles et militaires.
« Dans cette optique, nous entretenons un dialogue confidentiel avec les autorités concernées au sujet des violations du droit humanitaire international, tout en surveillant de près la situation des personnes déplacées au sein même du pays », a précisé le CICR.
Affrontements
Le 22 juin, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a annoncé que des attaques, menées à l'encontre de civils, et des affrontements entre rebelles congolais et rwandais avaient fait obstacle aux efforts déployés pour aider les populations affectées dans l'est de la RDC.
La plupart de ces attaques ont été menées par les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), qui ont fui leur pays à la suite du génocide de 1994, et continuent de s'opposer aux Forces armées de la RDC (FARDC).
Selon Modido Traoré, directeur des bureaux d'OCHA au Sud Kivu, une telle situation engendre un déplacement de populations constant.
D'après OCHA, les attaques menées à l'encontre des populations civiles ont atteint leur paroxysme en mars. Un certain retour au calme a été observé par la suite, mais de nouvelles flambées de violence ont eu lieu en mai.
Au cours d'une de ces attaques, 18 personnes ont été tuées, 27 blessées et quatre enlevées à Nyalubuze, Muhungu et Cihamba. Des prospectus ont en outre été largués, annonçant de nouvelles hostilités.
Le 20 juin, une délégation de 15 membres, dépêchée provisoirement par le Conseil de sécurité des Nations Unies, a appelé à une intensification des efforts en vue de mettre fin à l'insécurité qui règne dans l'est du pays.
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