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Discours de Nicolas Sarkozy devant le Parlement réuni en Congrès

Nicolas Sarkozy - 27 mars 2009
Nicolas Sarkozy au parlement à Kinshasa

L’histoire est jalonnée de périodes charnières où d’immenses bouleversements ont mis les hommes à l’épreuve. Par faiblesse, ils ont pu se résigner à leurs malheurs et leurs démons. Mais quand ils étaient convaincus qu’en renonçant ils se condamnent, ils ont trouvé la force de changer leur destin et construire un avenir meilleur.
Le monde vit aujourd’hui l’une de ces périodes charnières. Nous ne pourrons pas refaire demain ce que nous avons fait hier. Si l’on ne veut plus souffrir des ravages de la crise économique actuelle, nous devrons changer les règles du capitalisme mondial. Si nous voulons écarter la menace du réchauffement climatique qui pèse sur notre avenir et celui de nos enfants, nous devrons changer radicalement nos habitudes. Si nous voulons que les exploités d’aujourd’hui se libèrent demain de leurs chaînes, nous devrons construire un monde juste.
L’Afrique aussi se trouve à un tournant. Car l’Afrique, on ne le dira jamais assez, n’est pas un continent à part, détaché des autres, enfermé dans je ne sais quel isolement.
L’Afrique bat au même rythme que le reste du monde.
Et le coeur de l’Afrique, il bat ici, en République démocratique du Congo!
Et le Congo, plus encore que les autres Nations d’Afrique et du monde, a lui aussi rendez-vous avec son destin. J’ai conscience de la gravité du moment. Car je suis convaincu qu’aujourd’hui, dans cette région d’Afrique centrale, l’heure est venue d’écrire un nouveau chapitre de son histoire.
C’est donc avec une grande émotion et un profond respect que je m’adresse à vous, les Représentants de la Nation congolaise.
Je ne vous cacherai pas que c’est aussi pour moi un immense plaisir. Dès mon élection à la présidence de la République française, j’ai souhaité venir vous rencontrer.
Car je ne suis pas venu saluer un pays comme les autres. Je suis venu saluer un pays que la France porte dans son coeur. Je suis venu saluer un géant!
Votre Nation fut trop longtemps privée de son droit sacré à décider par elle-même, et pour elle-même.
Votre histoire fut celle de la colonisation, avec son cortège d’humiliations et de douleurs. Soumis au joug colonial, vous ne pourriez être maîtres de votre destin.
Alors vint la lutte pour l’indépendance, dont vous célébrerez l’année prochaine le 50è anniversaire. Il y eut des combats difficiles et violents. Ils firent un martyr, Patrice Lumumba. Vous pensiez alors tenir les rênes de votre avenir.
Et ce fut un régime baroque et autoritaire que les prit. Il faut dire aussi qu’à la faveur, fût-ce pour un temps, d’une économique prospère, il forgea dans le coeur des Zaïrois la conviction qu’ils pouvaient s’élever vers les sommets.
Pour autant, le jeu des grandes puissances fit très vite au Zaïre un pion sur l’échiquier de la Guerre Froide. Ce n’était pas votre communauté que vous serviez, mais les puissances étrangères qui se servaient de vous dans le combat entre les deux blocs. A nouveau, vos intérêts passaient après, bien après, ceux des autres.
Puis la région sombra dans les ténèbres. Celles de l’innommable génocide rwandais. Celles de dix longues années de guerres injustes et d’agressions étrangères que nourrissaient des appétits féroces et des haines profondes. Une fois encore, votre Nation semblait malade de l’étranger.
Mais il est vrai de dire aussi que des maux intérieurs la rongeaient, la division entre Congolais, le pillage intérieur ou la gabegie. Comme si une immense paralysie l’avait saisi, le Congo ne savait plus réagir.
Les Congolais ont trop souffert. Nous ne pouvons plus l’accepter car leurs douleurs sont aussi nos douleurs. Votre souveraineté ne peut plus être bafouée, comme elle le fut trop souvent. Vos richesses ne peuvent plus être exploitées dans la plus grande illégalité. La division ne doit plus vous opposer.
Si l’on refuse le confort du renoncement, il n’y a jamais de fatalité. L’heure du Congo doit sonner.
Ce doit être l’heure de la réconciliation,
Ce doit être l’heure de la reconstruction,
Ce doit être l’heure de la renaissance congolaise!
Vous m’aurez compris, la France l’espère, la France l’attend. Cette renaissance est possible. Elle ne dépend que de vous. Patrice Lumumba vous a dit : «tu feras du Congo une nation libre et heureuse, au centre de cette gigantesque Afrique Noire».
La force du Congo, c’est son âme. L’âme du Congo, c’est son patriotisme.
Quel autre pays présente une telle diversité ethnique, une telle mosaïque de communautés, une telle richesse de cultures et de traditions?
Et comment ne pas être frappé par sa dimension continentale, cette immensité qui fait que les hommes vivent éloignés les uns des autres?
Pourtant, en dépit de vos différences, au-delà des distances qui vous séparent, vous êtes unis par le sentiment d’appartenir à une même Nation.
A Kinshasa, à Kisangani, à Goma, à Lubumbashi, du Nord au Sud, d’Est en Ouest, vous partagez tous le même amour de votre Patrie.
Mais posons-nous la question : cela veut dire quoi, aimer sa Patrie?
Certains disent que c’est le repli sur soi parce que c’est le meilleur moyen de se protéger. Ils croient que l’étranger est le seul responsable de tous les maux. Ils prétendent que pour défendre les intérêts de la Nation, il faut dénoncer les intentions cachées de l’étranger, nécessairement malveillant.
Ceux qui disent cela croient servir leur pays. Ils ont tort.
Quand on aime sa Patrie, on ne peut que s’ouvrir à l’autre car, l’on sait qui on est. Et toute votre histoire démontre - qui peut dire le contraire? - que vous êtes un peuple ô combien généreux, une terre d’asile et d’accueil.
Quand on aime sa Patrie, on se pose constamment cette question : suis-je en train de servir les intérêts de mon pays? Que puis-je donner pour lui?
Ce patriotisme-là est une force.
Parce que vous partagez le même amour de votre pays, vous pouvez puiser la force nécessaire à son redressement. Et parce que vous êtes le géant au coeur de l’Afrique, vous pouvez aussi changer la face de la région toute entière.
Car la vocation du Congo n’est pas d’être le maillon faible de l’Afrique centrale, mais sa colonne vertébrale,
Ce n’est pas d’être la source des crises de la région, mais la puissance garante de sa stabilité,
Ce n’est pas d’être un pôle de sous-développement, mais la puissance garante de sa stabilité,
Ce n’est pas d’être un pôle de sous-développement, mais la locomotive de toute l’économie régionale,
Sa vocation n’est pas d’être le grand absent du concert des Nations, mais un acteur de poids en Afrique, à l’ONU, à l’OMC, dans la Francophonie et bien ailleurs.
L’Afrique et le monde ont besoin de vous. Alors ce que veut la France, c’est que le Congo puisse enfin répondre à toutes les espérances qu’il porte en lui!
Je ne suis certainement pas venu vous dire ce qu’il faut faire. Je n’ai aucune leçon à donner. L’Afrique a trop souffert d’un moralisme arrogant. J’ai trop de respect pour la souveraineté de votre Nation.
Ma responsabilité, c’est de défendre les intérêts de la France. Voilà pourquoi je m’adresse à vous aujourd’hui, d’Etat à Etat. Or l’intérêt de la France, c’est justement de voir un Congo fort, uni et debout. Car la faiblesse du Congo veut dire l’instabilité de l’Afrique ce sera l’insécurité de l’Europe.
Bien sûr, je n’ignore pas l’ampleur des obstacles, la puissance des intérêts égoïstes et le prix des sacrifices à payer.
Est-ce une raison suffisante pour baisser les bras? Non! Le Général de Gaule disait : «les exigences d’un grand peuple sont à l’échelle de ses malheurs».
Si les congolais se réconcilient pour souder leur cohésion nationale,
S’ils parviennent à dégager un consensus solide d’objectifs clairs,
Si chacun assume sans faux-semblant les responsabilités qui lui incombent,
Si chacun privilégie le collectif sur l’individuel,
Si leurs dirigeants font preuve de leadership pour s’engager résolument dans l’action,
Alors les congolais pourront s’élever vers les hauteurs de leur horizon commun!
Cet horizon, c’est d’abord la consolidation de votre jeune démocratie. Et je tiens à rendre hommage aux institutions élues de votre IIIème République.
Au Président Joseph Kabila, avec qui j’ai eu le plaisir de m’entretenir il y a quelques instants et auquel je réitère mon amitié et mon soutien. Au terme de la transition démocratique, il a su vous conduire à des élections réussies.
Aux Parlements provinciaux, où se dessine l’avenir d’un Congo décentralisé,
Et bien sûr à vous, le Parlement, à vous qui représentez le peuple. La rigueur et la vitalité qui animent vos travaux vous honorent. Vous êtes le poumon de la démocratie congolaise. C’est ici qu’elle respire et qu’elle doit continuer de respirer.
Il y a trois ans à peine, vous avez fait le pari de la démocratie. Et l’Europe, avec 400 millions d’euros, n’a pas ménagé son appui. Ce pari a été réussi. Une graine prometteuse a été semée. Soyez-en convaincus : nous serons toujours à vos côtés pour la faire fructifier.
Car parce qu’elle est jeune, votre démocratie reste fragile. Elle doit encore s’enraciner durablement.
Vous avez déjà engagé le processus de décentralisation. Mais comment pourrais-je ne pas vous encourager à poursuivre dans cette voie? C’est l’avenir naturel d’un pays aussi vaste!
Je sais aussi que la construction de vos institutions reste inachevée. Je pense aux élections locales qui, je crois, devraient se tenir dans des délais raisonnables.
Mais la démocratie ne se résume pas aux élections.
Pour nous qui sommes les élus du peuple, c’est le devoir de rendre des comptes à ceux qui nous ont fait confiance. Ils nous ont donné une obligation de résultats.
C’est un Etat de droit qui protège les libertés individuelles, une administration au service de l’intérêt général, une justice efficace et indépendante.
C’est aussi un état d’esprit. La capacité à écouter et respecter les autres. Reconnaître que l’on peut avoir tort. C’est un dialogue permanent pour forger la meilleure décision.
La démocratie est une lourde exigence. Mais qui peut penser que la démocratie se fait en un jour? Vous avez choisi d’emprunter ce chemin difficile, et vous pourrez toujours compter sur nous. Il exigera encore plus d’efforts et une vigilance de tous les instants.
Mais c’est ce à quoi les congolais aspirent. Ce sera votre honneur de continuer à les conduire sur la seule voie possible pour un peuple libre et souverain!
Votre horizon, c’est celui d’une puissance économique.
C’est peu dire que la nature vous a gêtés. Les richesses abondent sous vos pieds. Vos terres sont si fertiles que je ne connais rien qui ne puisse y pousser. Et vos fleuves puissants concentrent une ressources d’énergie immense et inépuisable. Un seul exemple : le barrage d’Inga, non loin d’ici, pourrait à lui-seul éclairer l’ensemble du continent africain!
En sus d’une nature opulente, vous disposez d’un autre capital précieux : vos hommes. Votre peuple, sa jeunesse, son dynamisme, sa créativité. Comment s’étonner que Kinshasa soit la capitale africain de la culture? Les congolais portent en eux l’esprit d’initiative. Ici, ils appellent ça la «débrouille». Quand elle est mise au service d’un élan collectif, la «débrouille» devient la sève d’une économie dynamique.
Hélas! Si vous êtes gâtés par la nature, vous ne l’avez pas été par les circonstances.
Les longues années de conflits que j’évoquais tout à l’heure ont laissé derrière elles un amas de ruines. Elles ont détruit les hommes et les biens; elles ont aspiré l’essentiel des ressources; elles ont fait vaciller l’Etat; elles ont nourri d’inavouables réseaux clandestins, et disons-le, criminels.
Les Congolais ont la fortune à portée de main, et pourtant, ils restent pauvres. Pardonnez-moi si je vous choque, mais comment ne pas attristé par un tel gâchis? Je le dis comme je le pense, c’est à mes yeux un vrai scandale.
Alors, il faut reconstruire le Congo. Personne ne l’ignore, la tâche est immense. Et comme si elle ne l’était pas assez, vous voilà maintenant frappés de plein fouet par la crise économique mondiale! Les revenus de vos exportations s’effondrent; les mines ferment leurs portes; les milliers de congolais perdent chaque jour leur emploi.
«Vivre consiste à agir», a écrit Bergson. C’est vrai pour la France, ça l’est aussi pour le Congo: il n’y a de salut que dans l’effort, l’action et la réforme.
Ce n’est insulter personne en disant cela, mais comment attirer les investissements étrangers s’ils ne peuvent bénéficier d’un régime fiscal favorable et d’un climat des affaires accueillant? Quel est l’autre chemin possible que celui de la rigueur budgétaire, la fin des gaspillages et des prébendes, la mise en concurrence et la transparence des marchés publics?
Il n’y a là que du bon sens.
La France ne vous abandonnera pas. Je vous fais dès maintenant trois propositions.
D’abord, j’encouragerai les entreprises françaises à renforcer leur présence au Congo. D’ailleurs, j’ai convié dans ma délégation aujourd’hui plusieurs industriels qui comptent investir ici, parfois massivement. Et ce matin, nos deux pays se sont engagés à conclure rapidement un accord de protection des investissements.
Vous pouvez aussi compter sur moi pour plaider votre cause, et au-delà celle de l’Afrique, dans toutes les grandes enceintes internationales. Je le ferai dès la semaine prochaine à Londres lors de la réunion capitale du G20.
Enfin, la France vous aidera à effacer le fardeau de la dette. C’est une nécessité. Mais vous devrez aussi répondre aux exigences du FMI qui n’expriment rien d’autre qu’un besoin de gestion saine et profitable des intérêts nationaux.
Pour autant, la France ne pourra pas soutenir à elle seule vos efforts. Le Congo a besoin de l’engagement déterminé de tous ses partenaires internationaux. L’Europe en particulier pourrait engager 300 millions d’euros dès la fin de cette année. Eh bien je m’y emploierai!
Bref, je suis convaincu, Mesdames, Messieurs, que si le Congo se retrousse les manches et marche d’un seul homme vers l’avant, alors oui! Le Congo donnera raison à ceux, comme moi, qui voient en lui l’un des géants de demain!
Votre horizon, c’est enfin celui d’une région en paix.
Je connais l’histoire de cette Afrique des Grands Lacs y compris la plus récente. Je sais les blessures profondes qui en résultent, les murs de méfiance qui se sont dressé. J’ai bien conscience de vos inquiétudes, et je dis le mot, de votre colère.
Je les comprends. Je les partage.
Faut-il croire pour autant que cette région est condamnée à ne jamais revoir la lumière de la paix et du bonheur. Que ses peuples ne pourront décidément vivre les uns aux côtés des autres sans jamais travailler ensemble pour leur bien à tous? Non, je ne le crois pas.
Cette région peut réussir. Mais il n’y a de réussite qu’à partir de la vérité. Alors regardons les choses en face.
La vérité, c’est que la souveraineté du Congo est inaliénable. Quel autre pays que la France l’a défendue avec autant d’ardeur? Ce n’est pas avec moi que cela changera!
La vérité, c’est que les peuples d’Afrique centrale ne changeront ni d’adresse, ni les lois de la nature. S’ils organisent leur bon voisinage, alors ils vivront riches et en paix. Mais si c’est la loi du plus fort, alors ils resteront pauvres et malheureux.
La vérité c’est que quelque chose ne tourne pas rond dans la région. Le Congo devrait en être le phare, mais il ne l’est pas. La région devrait être prospère, mais elle peine à décoller.
Le temps est venu de fixer un nouveau cap. Alors permettez-moi de partager avec vous quelques pistes de réflexion.
D’abord, pour que la région puisse avancer d’un même pas, le Congo doit se redresser.
Il lui faudra une armée efficace et républicaine. Assurez-vous le soutien de la France et de l’Europe? Oui, assurément. Il faudra aussi la justice pour extirper l’impunité. On ne construit pas la paix sans punir le crime. Enfin, les racines de la discorde devront être définitivement arrachées. Je pense aux conflits fonciers, dont je n’ignore pas l’immensité complexité.
Tout cela vous en avez déjà discuté lors de la conférence de Goma il y a un an. Des solutions ont été tracées. Alors il faut achever ce travail. Ce doit être l’action déterminée de toutes les forces vives, l’Etat bien sûr, mais aussi la société civile, les Eglises, les chefs traditionnels, les communautés locales. Les femmes, j’en suis convaincu, ont un rôle essentiel à jouer.
Dans le même temps, vos relations avec vos voisins de l’est doivent s’établir sur des bases radicalement nouvelles.
Il y a quelques semaines, le Président Joseph Kabila a tendu la main au Rwanda pour coopérer dans la lutte contre les forces dites FDLR. Je sais bien les difficultés, mais ce fut une décision courageuse.
Je veux y voir les prémices d’une véritable réfondation de toute la région. Car une coopération structurée, c’est la certitude pour tous d’être gagnants.
A l’Est, il me paraît plus que nécessaire de susciter des projets qui fédèrent. Alors pourquoi ne pas donner un nouvel élan à ce qui existe déjà? La Communauté économique des Grands lacs offre des perspectives prometteuses entre la RDC, le Burundi et le Rwanda.
Et pourquoi pas aller plus loin? Rien n’interdit à ces trois pays, mais aussi à d’autres -l’Ouganda, la Tanzanie, le Kenya pourquoi pas? - de travailler ensemble pour structurer les filières agricoles, commerciales et industrielles; introduire davantage de transparence et de règles; développer les ressources énergétiques; protéger le patrimoine naturel; organiser la circulation des personnes.
Pourquoi ne pas discuter du développement des infrastructures pour désenclaver des régions et ouvrir de nouveaux débouchés? Je lance une idée : pourquoi ne pas créer une Agence régionale de développement et d’aménagement, comme cela a pu se faire ailleurs?
La paix et la prospérité de l’Europe se sont construites sur ces bases. Alors l’Europe pourra soutenir vos projets. Je propose d’accueillir à Paris en 2010 une conférence des bailleurs autour de la coopération économique régionale.
Cette réfondation passera également par un dialogue politique approfondi. Là aussi, des enceintes existent comme la Conférence internationale des Grands Lacs. Est-ce l’avenir ou faut-il redéfinir les choses? On peut en discuter.
L’essentiel pour la France, c’est que vous puissiez nourrir un dialogue transparent, efficace et correct pour garantir la paix et la sécurité dans la région.
Ceci dit, le Congo doit marcher sur ses deux jambes: celle qui vous porte vers l’est et l’Océan indien, et celle qui à l’Ouest vous mène à l’Océan Atlantique.
Votre famille naturelle, c’est celle qui va de l’Angola au Tchad, du Cameroun au Gabon. Mais elle s’organise encore en de nombreuses communautés : certains appartiennent à la zone franc, d’autres à la CEMAC, d’autres à la CEEAC.
Certes, chacune a sa logique. Mais tout cela donne un peu le tournis. Alors pourquoi ne pas travailler à leur rapprochement pour que cette famille puisse gagner en cohésion et en force? Je crois qu’il y a là matière à débat.
Voilà, mesdames, messieurs, les quelques suggestions que je tenais à partager avec vous. Que l’on me comprenne bien : ce n’est pas à la France de décider à la place des pays de la région. Mais c’est sa responsabilité de les aider, s’ils le veulent, à transformer leur destin!
Mes chers amis, si je parle avec le coeur, c’est que quelque chose de très fort m’y pousse. Quelque chose de particulier qui crée entre nous des liens uniques.
Vous êtes le premier pays francophone du monde!
C’est vrai, certains diront que les chiffres laissent encore planer un doute : d’après eux, la France et le Congo seraient aujourd’hui ex aequo. Ah! Eh alors? Demain, c’est sûr, vous serez les premiers! Et de loin!
Cette langue française, notre langue commune, est le socle inaltérable de notre amitié et de nos relations singulières. Lorsque je porte la voix de la France aux quatre coins du monde, les peuples m’entendent par le biais d’oreillettes et de traducteurs. Ici au moins, nous n’avons besoin de personne pour nous comprendre!
Je souhaite que vous preniez toute la place qui vous revient dans la grande famille de la francophonie. Alors je dis : vivement 2012, lorsque que la grande famille de la francophonie tiendra enfin son sommet ici, à Kinshasa!
Sachez enfin que je suis déterminé à soutenir l’usage du français au Congo. Je vous annonce qu’une enveloppe de 5 millions d’euros sera dégagée dès cette année pour développer le réseau des 16 alliances françaises sur l’ensemble du territoire congolais.
Je ne peux pas conclure mes propos sans évoquer, en amateur averti que je suis, la belle victoire de votre équipe nationale de football. C’était la première édition du Championnat d’Afrique des Nations, et les Léopards de la République démocratique du Congo ont gagné!
J’y vois la preuve éclatante que lorsqu’ils jouent en équipe, se fixent des objectifs et se décident à les atteindre ensemble, les Congolais ont vocation à vaincre et à triompher.
Un philosophe grec a dit un jour : «la parole est l’ombre de l’action». J’ai assez parlé. Vous m’avez entendu. A vous maintenant de reprendre le flambeau de la parole et de passer aux actes. La France sera à vos côtés.
Vive la République démocratique du Congo, Vive la France.


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