Au cours d?une conférence de presse tenue en son siège le samedi 15 juillet 2006, la Commission Electorale Indépendante (CEI) a annoncé la publication, depuis le 15 juillet des listes électorales, en conformité avec les dispositions de l?article 15 des mesures d?application de la loi électorale qui stipule que la liste des électeurs « est disponibilisée, au plus tard quinze jours avant le scrutin, au niveau des Bureaux de liaison ».
Par ailleurs, selon le communiqué de presse lu à cette occasion par son Rapporteur, M. Dieudonné Mirimo, la CEI a traité la question des électeurs qui ne figureraient pas sur la liste électorale. A cet effet, il sera autorisé aux Bureaux de Vote et de Dépouillement (BVD) générés respectivement par 1.029 et 142 centres d?inscription de permettre le vote des électeurs détenteurs d?une carte d?électeur identifiée par le code CI et le numéro d?ordre d?enrôlement. Pour ce faire, il sera établi une liste des omis ou une liste électorale spéciale suivant le cas. Des formulaires ont déjà été envoyés dans les bureaux de vote qui seront remplis par le président si nécessaire.
Le communiqué revient aussi sur la question du nombre des électeurs qui commence à être commenté en sens divers. Evoquant le nombre de 25.712.552 électeurs recensés, il précise qu?il s?agit là « des données brutes avant le nettoyage du fichier comme cela avait été précisé au Parlement à l?occasion de l?examen du projet de loi électorale ». Ainsi, après avoir reçu et traité les données sur support électronique (CD), « la base de données du Centre National de Traitement (CNT) contient les fichiers de 24.440.410 électeurs (dont 292.353 constituent des doublons radiés), soit 95% du nombre brut des électeurs recensés. La différence entre ces deux chiffres, précise le communiqué, est de 1.272.142 qui comprend 877.673 électeurs présumés omis pour 1029 CI avec des données manquantes partiellement et 394.649 électeurs présumés attendus pour 142 CI pour lesquels les CD n?ont pas été décryptés.
Explicitant cette différence, le 2ème Vice-Président de la CEI, M. Norbert Basengezi, a évoqué le cas des supports de conservation des données - des CD - qui, soit n?ont pas pu être lus pour des raisons techniques, soit se sont cassés pendant le transfert à Kinshasa, soit ont été retenus par certains opérateurs lors des mouvements de revendication de leur paie. M. Basengezi a souligné que des situations de ce genre surviennent partout où des élections sont organisées. Mais les électeurs concernés - qui ont leurs cartes en leur possession - ne perdent pas pour autant leur droit de voter. Ce qui fait que le nombre d?électeurs pourra être revu à la hausse, après enregistrement des omis sur la liste spéciale.
M. Basengezi a aussi rappelé les mesures prises par la loi pour garantir la transparence du scrutin. Il y a le comptage systématique des bulletins dans chaque bureau de vote à l?ouverture et à la clôture du scrutin et en présence des témoins et observateurs. C?est pourquoi, a-t-il insisté, la CEI recommande fermement que les partis politiques envoient des témoins dans chacun des 49.000 bureaux de vote qui seront disséminés sur l?ensemble du territoire national. « Tout parti organisé pourra même, de ce fait, connaître les résultats le même jour grâce à ses différents témoins », a-t-il noté, invitant les partenaires que sont les partis politiques à « jouer un rôle franc » en participant au processus jusqu?au bout et à ne pas se limiter dans les grandes villes comme cela a été le cas lors du référendum.