A la clôture de la réunion du Comité de pilotage du Programme Amani à Goma le jeudi 7 août 2008, le Comité se réjouit du retour, dans le processus de paix, du Congrès National pour la Défense du Peuple et des Forces Républicaines Fédéralistes, qui avaient suspendu toute participation aux travaux. Le Comité a adopté des résolutions et recommandations, appelant notamment à l’accélération du processus du Programme Amani et à la finalisation et l’adoption du plan de désengagement dans le plus bref délai.
Dans un communiqué, le Comité rappelle aux groupes leur obligation de participer aux travaux sans conditions préalables conformément aux Actes d’engagement. Il propose le lancement immédiat du programme de Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR) et l’intégration des groupes qui se sont regroupés spontanément et pour les forces non en contact.
Le Comité recommande également le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue des provinces du Nord et Sud Kivu, ainsi que le démantèlement de toutes les barrières irrégulières et la libre circulation des personnes et des biens.
Il a souligné l’importance d’engager des poursuites judiciaires de façon systématique et de renforcer la lutte contre l’impunité, en particulier pour les violences sexuelles.
Le Comité de pilotage recommande la prise en compte et l’examen par la Commission Techniques Mixte Paix et Sécurité de toutes les préoccupations des groupes armés.
Enfin, il recommande la tenue d’une réunion hebdomadaire de la plénière de la Commission Technique Mixte Paix et Sécurité, et la tenue d’une réunion mensuelle du Comité de Pilotage alternant entre Bukavu, Goma et Kinshasa.
Dans son intervention à la cérémonie de clôture, Alan Doss, le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC, a particulièrement insisté sur le facteur temps en invitant les acteurs politiques du Programme Amani à aller de l’avant.
«Nous devons tous aller de l’avant, avec ce qui a été décidé et consenti. Je sais qu'il y a des problèmes ; il y a des difficultés, mais il faut trouver des solutions. Si tout le monde est venu, c’est pour résoudre les problèmes et surtout pour mettre fin définitivement aux conflits qui ont déchiré cette région».
«C’est dans ce sens que nous avons la responsabilité, surtout la MONUC et les Nations Unies, devant la communauté internationale, de voir comment, ensemble, nous pouvons accélérer le processus», a-t-il conclu.
En marge des travaux, les membres du Comité de pilotage du Programme Amani ont rendu visite le jeudi 7 août 2008 aux milliers de déplacés du camp de Kibumba situé à une vingtaine de kilomètres au Nord de Goma, dans le territoire de Rutshuru.
Les déplacés ont à cette occasion exprimé leur désir de rentrer dans leurs milieux d’origine. Mais ils demandent que le gouvernement sécurise au préalable les zones concernées. Les efforts sont en cours pour le rétablissement de l’autorité de l’état, a répondu Denis Kalume, Ministre d’Etat chargé de l’Intérieur, Décentralisation et Sécurité.
Le Camp de Kibumba compte à ce jour près de 10 mille ménages, qui ont fui l’insécurité dans les secteurs de Ntamugenga, Rugari, et Gatwa, à environ 50 km de Goma, dans le territoire de Rutshuru.
Le porte parole des déplacés de Kibumba a signalé au Comité de pilotage que plusieurs autres familles continuent d’arriver depuis la mi-juillet, suite à l’intensification des mouvements des hommes armés dans certains coins de Rutshuru. Pour lui, la situation humanitaire des déplacés reste précaire.
En réponse, l’Abbé Malu Malu, Coordonnateur du Programme Amani, a expliqué l’évolution du programme Amani jusqu’à ce jour. Selon lui, la clé du problème du retour de la paix dans la province se trouve dans le désengagement effectif des groupes armés.
Les déplacés, dont certains ont des membres de leur famille au sein de ces groupes armés, ont aussi un rôle à jouer dans le conscientisation de ces derniers sur l’importance du désengagement, a-t-il conclu.