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Ras-le-bol de la population de l'Est de la Rdc : dehors la Monuc !

L'Avenir - 5 septembre 2008
MONUC - Congo

Il y a à peine deux jours, tout le monde s’est félicité de l’arrêt des combats qui ont opposé l’armée nationale aux insurgés du Cndp de Laurent Nkundabatware. Mais cette trêve n’aura été que de courte durée. Car, les combats ont repris hier. Ils ont été suivis d’un calme précaire caractérisé par l’arrêt des tirs à l’arme lourde et légère entendus mercredi dans les après-midi à partir de 16 heures locales. Ces tirs avaient été particulièrement entendus dans la localité de Ntamugenga, territoire de Rutshuru, au nord-ouest de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Les Fardc ont été obligées de répondre à l’attaque des éléments du Cndp. Selon un officier de l’armée nationale congolaise qui, tout en confirmant les combats, a déclaré que le Cndp avait attaqué les positions tenues par l’armée nationale. Les combats ont duré toute la nuit de mercredi avec comme théâtre, les villages de Rutchiro , Bushegere , Kahungu , Muhimbira ainsi que les collines de Karika dans le groupement de Ntamugenga . Selon un officier de l’armée nationale congolaise qui, tout en confirmant les combats, a déclaré que le Cndp avait attaqué les positions tenues par l’armée nationale. Les combats ont duré toute la nuit de mercredi avec comme théâtre, les villages de Rutchiro , Bushegere , Kahungu , Muhimbira ainsi que les collines de Karika dans le groupement de Ntamugenga .

Errance des populations

Conséquence de cette reprise de la guerre, on a remarqué hier jeudi des populations entières à la recherche des terres plus hospitalières en dépit du fait que les tirs avaient cessé. Dans cette situation, personne ne pense à la prise en charge de cette population obligée de quitter ses terres laissant tout derrière elle. Selon les informations en notre possession, les Fardc ont résisté aux attaques et conserveraient leurs positions. Tout le monde témoigne de l’intensité des combats, mais personne n’ose avancer le bilan de ces affrontements. Comme on devrait s’y attendre, le Cndp souvent, si pas toujours bavard en pareil cas, préfère se taire et se soustraire de toute communication. Ce mouvement se contente de confirmer la reprise des combats sans verser dans le verbiage habituel pour accuser les Fardc et le gouvernement central congolais. Le silence circonspect des dirigeants du Cndp, soulignent certains observateurs est dû au fait qu’en attaquant les positions des Fardc, le Cndp ne s’attendait pas à une résistance farouche. C’est ce qui fait dire que ce mouvement qui trouve ailleurs sa force, préparerait une nouvelle offensive. La guerre a donc effectivement repris. On doit cet échec à la communauté internationale. La population, elle, identifie la communauté internationale à travers la Monuc.

Dehors la Monuc

La reprise des combats a exacerbé la tension au sein de la population. Alors que dans une stratégie diabolique on voulait utiliser la situation d’insécurité contre les autorités de Kinshasa, suivant le discours politicien selon lequel les promesses de paix faites par les dirigeants de Kinshasa ne seraient pas réalisées, la population a compris d’où vient le blocage. Elle a compris que la Monuc installée dans cette partie du pays depuis des années, s’occupe d’autres choses que de la paix. C’est ainsi que les habitants de Rutshuru, près de Goma ont organisé une manifestation pour protester contre l’inutilité de la force des Nations-Unies. Dans leur colère, les habitants de cette cité se sont attaqués aux installations de la Monuc (Mission des Nations Unies pour le Congo). Non seulement le contingent de l’Onu est inutile, mais en plus, il ?uvre pratiquement pour que les Fardc (Forces armées de la République Démocratique du Congo) restent les bras croisés. La population de cette partie du Nord-Kivu ne comprend pas que la Monuc demande aux Forces armées congolaises de dégager pour laisser la place aux insurgés du Cndp. Pour disperser cette population en furie, les soldats de la Monuc ont été obligés de tirer en l’air. Un véhicule de la Monuc a été incendié et on compte des blessés dans les rangs des soldats de la paix ( ?). Pour cette population, la Monuc fait le jeu des insurgés.

La Monuc se moque de l’opinion congolaise

Cette position de la population du Nord-Kivu devrait faire réfléchir. Malheureusement au Conseil de sécurité comme au sein même de la Monuc et de tous les partenaires internationaux de la Rdc, on s’en moque. La Monuc se perd dans des explications non convaincantes. Après tout, rien ne change. On n’a pas besoin de dessin pour convaincre la population sur le rôle nocif de cette mission de l’Onu. On ne le dira jamais assez, la population de l’Est de la Rdc est victime de la politique des Occidentaux tendant à mettre sur le même pied d’égalité dirigeants du pays et rebelles, armée nationale et groupes armés. Hier, lors du dialogue inter congolais, cela était difficile à avaler. Mais, la pilule était supportable parce qu’on trouvait explication dans le manque de légitimité populaire. Les choses ont changé depuis ce temps. La Rdc a une Constitution imposée par référendum, mais aussi des institutions issues des élections libres, transparentes et démocratiques. De quel droit ces dirigeants peuvent-ils être logés à la même enseigne qu’un hors la loi ?

A la fin de la Conférence de Goma, conférence de paix entre les populations de cette partie du pays, la communauté internationale a imposé son schéma fétiche de zone tampon qui date de longtemps. Le gouvernement avait jadis envoyé des troupes à l’Est du pays où la population se plaignait d’insécurité. Ces troupes ont été attaquées et s’est engagé ce qu’on avait appelé " la guerre de Kanyabayonga ". La Monuc, à peine sortie de sa duplicité, est venue proposer une zone tampon, Après les élections qui ont eu lieu dans ce pays, on peut demander à la communauté internationale, précisément aux Usa, à l’Union européenne et à la Monuc, quel est le statut de Nkundabatware au point d’avoir un territoire lui reconnu officiellement ? Peut-on en faire autant avec les indépendantistes corses, avec les Basques montagnards, avec l’Ira. Plus près de nous, peut-on accepter tel statut au Lra ougandais ? Pourquoi n’obligerait-on pas aussi le Rwanda à en faire autant avec les Fdlr et autres Interahamwe ? En quoi le Cndp est-il différent de ces mouvements rebelles en Afrique comme dans les pays dits de vieille démocratie ? Pourquoi seulement en Rdc où les rebelles ont le même statut que le pouvoir légalement installé ? Qu’est-ce qui se cache derrière ce comportement de deux poids deux mesures lorsqu’il s’agit du Congo ? Pour le chef de la Monuc, " Le rôle de la Monuc est défini par le Conseil de sécurité dans les résolutions qui ont établi la Monuc et qui ont été renouvelées. Nous suivons ce mandat qui nous a été confié par le Conseil de sécurité, mais aussi, ce qui nous a été confié par les actes d’engagement de Goma ". Quel est ce rôle ? " Je pense que c’est très important de rappeler ce qui était dit et fait par ces actes d’engagement. On nous demande par exemple, qu’on crée des zones tampons, qu’on surveille la situation sur le terrain surtout pour ce qui concerne le placement du processus armé". Voilà qui nous fait dire, sans peur de nous tromper que l’Acte d’engagement était un piège. La Monuc semble oublier le chapitre 7 au profit de cet Acte.

La confiance perdue

La Monuc n’a pas d’explications qui tiennent. Elle énerve réellement les populations congolaises. On ne sait pas ce qui pourra ramener la confiance entre les soldats de l’Onu et la population congolaise de l’Est. Car, les dirigeants de la Monuc, se moquant de la misère de ces populations contraintes à l’errance sur le sol de leurs ancêtres, continuent à faire des déclarations qui ne sont autre chose qu’une négation de la souveraineté de la Rdc. C’est ce que la Monuc continue à dire avec arrogance et moquerie : "toute action militaire menée par les signataires des Actes d’engagement, (y compris) en riposte, constitue une violation du cessez-le feu ". Comment comprendre cette déclaration de la Monuc ? Pour elle donc, pour avoir riposté à l’attaque du Cndp, les Fardc ont violé le cessez-le-feu. Par conséquent, elles sont logées à la même enseigne. Moralité, qu’aurait voulu la Monuc ? Sans doute qu’attaquées par les insurgés du Cndp, les soldats congolais devraient soit se laisser prendre comme prisonniers de guerre soit tout simplement prendre leurs jambes au cou. Ainsi serait préservée la réputation d’une armée incapable de combattre les 4.000 hommes de Nkundabatware. Par ricochet, on démontrerait l’importance de la Monuc, seule capable de protéger (sic) les populations. La man?uvre n’échappe plus à la population. Celle-ci n’a qu’un souhait, celui de voir la Monuc faire ses valises.

Monuc-Cndp, même combat

Au lieu de condamner le Cndp pour avoir pris l’initiative des combats, la Monuc, dans sa politique de caresser ce mouvement dans le sens des poils, recourt à sa mesquine politique de renvoyer tout le monde dos à dos. Le Cndp n’a sur lui aucune pression. A peine si Monuc et Cndp ne poursuivent pas un même objectif : pousser la situation à l’Est de la Rdc à la pourriture jusqu’à ce que s’ensuive l’annexion de cette partie de la Rdc que la Monuc protège au profit de Nkundabatware. C’est ainsi que le Cndp s’est permis d’ouvrir les hostilités au mépris du cessez-le-feu. Pour tout reproche au Cndp, la Monuc lui promet de récupérer pour lui les positions conquises par les Fardc à la suite de l’agression. Non sans insistance, la Monuc a demandé aux Fardc de " regagner leurs positions initiales et d’éviter toute action susceptible d’entraîner une nouvelle escalade de violence ". C’est comme si, lorsque le Cndp avait pris l’initiative des combats vers la fin de la semaine dernière, il aurait été question de reprendre des positions occupées par les Fardc. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il est temps que la Monuc cesse de jouer avec le feu. Car, la patience des Congolais est à bout. Personne n’a le droit de continuer à se moquer de ce peuple.


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