Congo Planète
Rechercher Congo Planete
Accueil Nouvelles Vidéos Musique Photos Facebook Twitter Rencontres Newsletter Podcasts Mobile RSS
Le MLC peut-il survivre sans Jean-Pierre Bemba ?

Le Phare - 17 juin 2009
Francois Mwamba - Muamba - MLC
Francois Mwamba

Après la confirmation des charges retenues contre lui par les juges, Jean-Pierre Bemba paraît ne plus pouvoir contourner la perspective d’ouverture de son procès à la Cour Pénale Internationale (CPI). Deux scénarii sont désormais possibles : soit sa lourde condamnation à au moins 30 ans, soit son acquittement pur et simple. Et, dans les annales de La Haye, l’on a déjà enregistré pareil cas avec l’ancien président de Serbie, Milan Milutinovic, remis en liberté il y a quelques semaines, après qu’un jugement du tribunal pénal international par l’ex-Yougoslavie eut reconnu sa non implication dans les crimes de guerre et crimes contre l’humanité mis à sa charge.


Même si son cas n’est pas totalement désespéré, Jean-Pierre Bemba n’en court pas moins le risque, à 46 ans, d’être doublement frappé dans l’hypothèse d’une condamnation, par la perte de ses droits civils et politiques. Un verdict allant dans le sens d’un emprisonnement de plus de 30 ans ou perpétuité signerait sa mort politique. C’est précisément la décapitation brutale du MLC qui fait frémir cadres et militants de ce parti. La question qui reste brûlante sur toutes les lèvres est celle de savoir si cet ex-mouvement rebelle est suffisamment solide pour survivre à son leader charismatique.


Terrible challenge pour F. Muamba, Luhaka, Makila, Sessanga, Mpeti, Alex Kande…



Jusqu’ici, la barque du Mouvement de Libération du Congo est tenue par François Muamba, son Secrétaire Général. En août 2008, à l’occasion de la fête de son dixième anniversaire de naissance, il avait réussi une belle démonstration de force à la Fikin, où il avait attiré des dizaines de milliers de ses cadres et militants. Tout récemment, le MLC a encore soulevé des foules à Kananga et Mbuji-Mayi, dans la foulée de la tournée du même haut cadre, assisté plusieurs de ses collaborateurs, dont l’objectif était d’évaluer à mi-mandat le travail des animateurs des institutions de la République.


A travers le feed-back négatif enregistré auprès du souverain primaire, qui a déploré le gaspillage de ses voix en 2006, au profit d’élus préoccupés plus par leur enrichissement personnel que par le sort du grand nombre, le MLC a cru comprendre qu’il avait un défi à relever, celui de se battre pour gagner les scrutins locaux de 2009 et nationaux de 2010 pour gérer autrement le pays à la fin de législature en cours. Mais, pour gagner un tel challenge, l’impression de l’heure est que l’ombre de Jean-Pierre Bemba est inévitable. Le « Chairman » est si présent dans les esprits que pour d’aucuns, sa condamnation à la CPI serait un coup dur aux conséquences difficiles à imaginer.


Remous entre « héritiers »


Entre 2004 et 2007, le Mouvement de Libération du Congo avait connu aussi sa vague de défections, liée essentiellement à des conflits d’intérêts ou d’humeurs entre l’ancien Vice-président Jean-Pierre Bemba et certains de ses compagnons de lutte dans le maquis. On avait alors assisté à des départs massifs des cadres vers d’autres cieux, notamment Antoine Ghonda, Thambwe Mwamba, Lunda Bululu, José Endundo, Olivier Kamitatu, feu Kisombe Kiaku Muisi. Quant à Yves Kisombe, il avait été exclu du parti pour non respect des consignes.

On n’oubliera pas de sitôt les remous soulevés par la dernière restructuration du Parti, en marge des festivités du 10me anniversaire. L’on a vu notamment Sessanga et José Makila tenir des propos et poser des actes de nature à faire croire à leur désaccord avec ce qu’ils considéraient comme le conservatisme et le déficit de débat démocratique au sein de leur parti. Il a fallu beaucoup de sagesse et de diplomatie à François Muamba pour ne pas provoquer une nouvelle vague de départs.

Dix mois après, les fissures paraissent avoir été réparées. Jean-Pierre Bemba, qui continue de gérer le MLC à partir de sa cellule de La Haye, ne serait pas étranger à l’harmonie retrouvée.

Parti national ou provincial ?


Le Mouvement de Libération du Congo va être contraint, vraisemblablement, à affronter les élections urbaines, municipales et locales de 2010 sans son leader et fondateur, de même que la présidentielle et les législatives de 2011. C’est lors de ces scrutins, pense-t-on, que chacun serait fixé sur le caractère national ou provincial du parti. Si les velléités d’indépendance qui se sont manifestées en août 2008 refont surface, l’on assistera à une dispersion des voix telles que le MLC perdra son assise nationale pour n’être plus qu’un conglomérat de leaders provinciaux se battant chacun pour sa survie politique et son émancipation. Qu’on se souvienne de l’après-Ngunz à l’Uferi, de l’après- Mobutu au MPR, de l’après Kibassa au sein de son aile dissidente de l’UDPS, de l’après-Lumumba au MNC, de l’après- Kasa Vubu à l’Abako, de l’après-Tshombe à la Conakat, etc. En RDC, les partis politiques ont du mal à survivre à leurs créateurs.


Autres articles


  1. Au cours d'un meeting à Kisangani, Jean-Pierre Bemba appelle à l'unité pour relever le défi du développement (12 octobre 2019)
  2. La coalition Lamuka « préoccupée » par la détérioration de la situation du peuple congolais (30 juillet 2019)
  3. Alexis Thambwe élu président du Sénat (27 juillet 2019)
  4. La Cour constitutionnelle confirme Félix Tshisekedi président de la RDC (19 janvier 2019)
  5. Martin Fayulu contre le report des élections (23 décembre 2018)
  6. Bemba, Katumbi, Muzito et Matungulu renouvellent leur soutien à Martin Fayulu (16 novembre 2018)
  7. Jacques Djoli reste optimiste pour la suite de l'accord de Genève (14 novembre 2018)
  8. A Genève, les leaders de l'opposition avaient promis de mettre fin à leur carrière, en cas du non-respect des engagements (13 novembre 2018)
  9. Fayulu candidat commun : l'UDPS donne 48 heures à Felix Tshisekedi pour retirer sa signature (12 novembre 2018)
  10. Election présidentielle : le film du sacre de Martin Fayulu (12 novembre 2018)
  11. La jeunesse de l'UDPS rejette la désignation de Martin Fayulu (12 novembre 2018)
  12. Election présidentielle en RDC : Martin Fayulu désigné candidat commun de l'opposition (11 novembre 2018)
  13. L'opposition se réunit à Genève pour désigner un candidat commun à la présidentielle (9 novembre 2018)
  14. Bemba a pris l'option de « donner une chance à la Cour constitutionnelle de montrer son indépendance » (Djoli) (27 août 2018)
  15. La candidature de Jean-Pierre Bemba à l'élection présidentielle déclarée irrecevable (25 août 2018)
  16. Moïse Katumbi bloqué en Zambie : Jean-Pierre Bemba appelle Kinshasa à « calmer le jeu » (4 août 2018)
  17. Jean-Pierre Bemba est arrivé à Kinshasa (1 août 2018)
  18. Jean-Pierre Bemba investi candidat du MLC à la présidentielle (13 juillet 2018)
  19. Jean-Pierre Bemba condamné à 18 ans de prison (21 juin 2016)
  20. Pauline Opango, la veuve de Patrice Lumumba, inhumée à Kinshasa (29 décembre 2014)
  21. Bemba-Luhaka : le divorce consommé (15 décembre 2014)
  22. Les fondateurs du MLC soutiennent Luhaka, Kambinga et Egwake (10 décembre 2014)
  23. Les membres du MLC au nouveau gouvernement exclus du parti (8 décembre 2014)
  24. Joseph Kabila nomme le gouvernement de «cohésion nationale» (8 décembre 2014)
  25. Katanga: la société civile s'oppose à la prolongation du mandat de Joseph Kabila (2 mai 2014)
  26. Le MLC rejette le scrutin indirect proposé par la CENI (10 mars 2014)
  27. Procès Bemba à la CPI: vague d'arrestations au MLC (25 novembre 2013)
  28. Une nouvelle ville sera créée en l'honneur de Patrice Lumumba (15 mai 2013)
  29. 30 ans après, Kabasele Tshamala, alias Grand Kallé, toujours encré dans la mémoire des congolais (11 février 2013)
  30. Motema Pembe reçoit Mazembe dimanche à la LINAFOOT (27 septembre 2012)


TV Congo Radio en ligne Radio en direct
Disponible sur App Store
Disponible sur Google Play


 

Nous contacter | Qui nous sommes | English Edition | Version en Anglais

© CongoPlanete.com. Tous droits réservés.