A l’occasion de la Journée de la femme africaine célébrée le 31 juillet de chaque année, Mariana Duarte, coordinatrice, de l’ONG « Violence contre les femmes » et Me Josepha Pumbulu, directrice chargée des femmes à l’Asadho, ont déclaré que la situation des femmes en détention reste préoccupante en RDC.
Dans le cadre de la célébration de la Journée de la femme africaine, l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) se sont penchées sur la situation préoccupante des femmes en lieux de détention en RDC.
Tout en félicitant l’Etat congolais d’avoir ratifié le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, relatif aux droits des femmes en Afrique, en février 2009, l’OMCT et l’Asadho ont rappelé son devoir d’interdire et éliminer toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, d’assurer leur dignité et l’intégrité physique et psychologique et, plus particulièrement, d’« assurer la protection des femmes incarcérées en état de grossesse ou allaitant en leur assurant un cadre adapté à leur condition et le droit d’être traitée avec dignité».
Dans cette déclaration, l’OMCT et l’Asadho ont regretté que la situation de la femme demeure une préoccupation dans tous les lieux de détention en RDC, en dépit de ces obligations. En effet, selon la même source, « les détenues vivent dans des conditions déplorables, et des naissances en détention ont été enregistrées dans de mauvaises conditions sanitaires, médicales et nutritionnelles, notamment au CPRK (Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa) ». De plus, les femmes prévenues sont le plus souvent détenues avec celles déjà condamnées, parfois avec leurs bébés, a signalé Me Josepha Pumbulu qui a cité « plusieurs cas enregistrés de violence sexuelle en détention dont celui vécu dans le cadre d’une tentative d’évasion de la prison centrale de Munzenze à Goma où plusieurs hommes auraient violé une vingtaine de femmes détenues par manque de séparation hermétique entre le quartier pour femmes et celui pour hommes ».
C’est pourquoi, l’OMCT et l’Asadho appellent le gouvernement à prendre des mesures urgentes afin d’améliorer les conditions de détention des femmes et de leurs nouveaux-nés, en assurant leur accès aux soins médicaux de base, en séparant les prévenues des condamnées et en garantissant une séparation hermétique des quartiers pour femmes de ceux pour hommes.
De plus, l’OMCT et l’Asadho appellent à l’application de la loi de 2006 sur les violences basées sur le genre, afin d’assurer que les femmes détenues aient accès à un mécanisme de plainte indépendant avec un personnel spécialisé, pour pouvoir dénoncer de tels abus en toute sécurité.
Instituée comme journée de la femme africaine, le 31 juillet est consacré à la lutte contre les diverses injustices que subissent les femmes à travers le continent.
La célébration de cette journée donne l’occasion aux Etats africains de faire le point sur l’ampleur des violations des droits de la femme et des mesures prises pour les prévenir, punir et éliminer.